5 mai 2020
Lettre à Monsieur le rédacteur de l’articulet paru en page 6
et sur le site internet du bulletin municipal de T.
Vous n’êtes qu’un folliculaire plein d’affèteries ridicules. Et anonyme en plus.
Votre passion journalistique est de bas étage ! Et très proche, malgré vos formules alambiquées, de la délation de pissotières. Vous avez cru pouvoir me dénoncer et m’insulter en livrant à vos lecteurs, je vous cite : « turpitudes du ludion excité de la rue Sainte Madeleine». Vous ne me connaissez pas. (Bien que je soupçonne que vous habitiez au n°27 de la sus-dite)
Si je sors toutes les nuits pour promener mon chien c’est parce qu’il souffre d’agrypnie. Et ce depuis plusieurs années. J’ai de nombreux certificats de vétérinaires qui peuvent le prouver. Je ne contreviens donc pas du tout par plaisir aux exigences du confinement exigé par les autorités.
J’ai parfaitement le droit de promener mon « cador hurleur » de 3 heures à 4 heures du matin toutes les nuits et, tant qu’à faire, je préfère que mon petit Wagner adoré aboie dans la rue, et particulièrement sous les fenêtres du 27, plutôt que dans l’appartement, au risque de réveiller mon épouse.
J’exige donc que vous vous excusiez sur le site internet de votre torchon municipal, faute de quoi je porterais l’affaire devant les tribunaux.
Fait à Ticismele 5 mai 2020
Ce texte est écrit avec une contrainte de 6 mots, donnés par Jenny:
Atticisme, folliculaire, affeterie, agrypnie, Ludion et Madeleine
Vous pouvez m’en envoyer 6 autres
Caillou le 5 mai 2020
Et le texte de Maryse
À chacun son trip
Capucine actionna la clouche (instrument de musique et de cuisine utilisé entre autre pour sonner l’heure du repas). Octavio la trouva déjà attablée, affichant comme à son habitude une afféterie enjôleuse, trempant une madeleine dans la soupe tel un ludion dans son café fumant. Sa goinfraction (violation caractérisée des règles alimentaires) particulièrement exacerbée lors de ses périodes d’agrypnie le fit sourire. Il la regarda en se demandant quelle expérience elle pouvait bien encore mener. Elle était songeuse, regardait le biscuit se désintégrer lentement et murmura “tout corps plongé dans un liquide ….). Il ne put qu’admirer encore une fois l’alticisme de son langage.
Il se dit “elle a encore dû abuser des graines folliculaires qu’elle a semées au printemps dernier”. Encore une de ces expérimentations dont elle raffolait, toujours à la recherche d’un nouveau trip. Depuis, d’ailleurs, les pivoines engendrées par ces semences avaient largement empiété sur son carré d’herbes folles qu’il entretenait compulsivement.
Il la laissa à ses investigations et partit au jardin cueillir quelques herbes pour la tisane du soir, tisane qui, il l’espérait leur procurerait, sous la couette, une nuit tel un feu d’artifice.