Archives de catégorie : Points de vue

Prostitution: l’aveu de la police toulousaine.

Lu dans le journal « la Dépêche de Toulouse » le 31 octobre 2021:
Sous le titre Toulouse : l’impossible bataille contre la prostitution
On trouve 2 pages avec des témoignages des riverains et des plans des rues interdites par un arrêté municipal qui date de plusieurs années. La prostitution est interdite dans certaines rues. Mais cette interdiction municipale vise en premier lieu les victimes et pas vraiment les clients. Ce qui est clairement dit dans l’interview du policier municipal.

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L’islamo-gauchisme ? Cela n’existe pas ?

Voici un texte trouvé sur un site toulousain dont je cache le nom.
Il se passe peut-être de commentaires ?
Mais il confirme que l’islamo-gauchisme existe
et qu’il est tout près de nous.

Charlie, voile, laïcité et racisme dans l’Education Nationale

l’Education Nationale occupe un rôle central et prépondérant dans la montée du racisme et du fascisme en France, il est temps de monter sur le toit des écoles, collèges et lycées pour le crier, haut et fort.
La première affirmation est tout simplement énorme ! Voyons voir sur quoi elle s’appuie.

En 2015, on a vu fleurir sur les trousses des profs des pins « je suis Charlie ». « Je suis », un journal raciste, mysogine, homophobe et transphobe.
Charlie, c’est tout cela ? C’est tellement con qu’il est inutile de commenter. Mais c’est donc une bonne choses de liquider les journalistes d’un journal raciste, misogyne, homophobe et transphobe.

Aujourd’hui, il y a un nouveau pins sur la trousse : « je suis Samuel Paty ». « Je suis », un prof raciste, qui a cru pertinent de montrer des caricatures islamophobes, en les présentant comme un modèle à suivre de la liberté d’expression, et a discriminé ses élèves en proposant à celleux qui seraient choqué.es de sortir de classe.
Un prof qui fait un cours sur la liberté d’expression et qui montre des dessins pour illustrer son cours est un prof raciste ? Autant dire qu’un bon prof est celui qui se tait, qui ne montre rien, qui n’encourage pas l’esprit critique des élèves… Un bon prof comme ceux de Daesh?

Verra-t-on bientôt des pins « je suis Fatiha-Agag Boudjahlat » ? « Je suis » une prof raciste, transphobe, qui appelle publiquement sur twitter les terroristes blancs d’extrême droite à « remettre le score à égalité » ?
Répondez lui directement, répondez à ses arguments contenus dans « Combattre le voilement » ou « Le grand détournement ». Ce sera plus instructif que vos insultes.

Ou bien des pins « je suis Didier Lemaire » ? « Je suis » un prof raciste, fasciste, adepte de la théorie du grand remplacement, qui déclare que « Nous ne sommes pas loin d’un scénario à l’algérienne et nous ne sommes plus dans un état de paix. Il nous faut des lois d’exception qui visent l’ennemi et ne s’appliquent qu’à l’ennemi. » ?
Vu comme ce texte a commencé on peut avoir des doutes sur vos références. Mais il est évident qu’il doit être immédiatement décapité!

Combien de profs ont dénoncé la loi raciste de 2004 sur les signes religieux à l’école ?
La création de la « Charte de la laïcité » en 2003 ?
L’instauration de « référents laïcité » dans les académies, véritables commissaires politiques de la République ?
La place de plus en plus importante faite à la « laïcité » dans les programmes ainsi que dans la formation en INSPE (ex-ESPE) ?
La délation raciste de mineur.es à la police par des collègues ? La répression policière et judiciaire qui s’en est suivie ?
Bien trop peu. Et pas assez fort.
Le ou les signataires de ce texte soutiennent les signes religieux à l’école et veulent combattre la laïcité.

Si l’Education Nationale a toujours été une institution raciste, on pouvait avoir l’impression que contrairement à la Police, ce racisme ne concernait que l’institution elle-même, sa direction et non pas les profs, sauf à la marge. On pouvait se baser par exemple sur les sondages de sorties des urnes, qui montrent toujours que le vote FN/RN est très minoritaire dans l’enseignement.
Mais il est aujourd’hui évident que le racisme n’est pas et n’a jamais été l’exclusivité du FN. On le voit très clairement, au grand jour, dans la quasi-totalité des partis politiques y compris à « gauche » (PS, EELV, PCF, LFI, LO…), et dans certains syndicats (FO et FSU concernant les profs).
Ce constat est le même pour le corps professoral. Le racisme dans l’Education Nationale, ce n’est pas seulement le/la prof tellement raciste que sa haine saute aux yeux de tou.tes, c’est aussi le/la prof qui se dit antiraciste, républicain.e mais pense que « le voile musulman est un objet de soumission de la femme ».
Donc tout le monde est raciste, même les antiracistes républicains et féministes. En négatif ce que dit ce texte c’est que les seuls qui ne soient pas racistes sont … les islamistes!

Si l’Education Nationale est quelque peu hermétique au racisme « à l’ancienne », elle est en revanche complètement poreuse au racisme « républicain », qui ne dit pas son nom. Plus que poreuse, c’est en fait une institution qui est aux avants postes de ce nouveau racisme pour qui la laïcité fait office à la fois d’épée et de bouclier.
Le nouveau racisme c’est la laïcité ? Ce texte parait sur un site qui se proclame « une optique de contestation de l’ordre établi« ? Donc propose d’en revenir à la main mise des curés d’avant 1905 ?

Qui a en effet fait du voile un objet de discussion central en France ? Ce sont des profs et des directeur.trices d’établissements scolaires, dès la fin des années 1980, notamment lors de « l’affaire de Creil ».
En septembre 1989, le principal d’un collège avait exclu trois élèves musulmanes au motif que « le voile est une marque religieuse incompatible avec le bon fonctionnement d’un établissement scolaire ». Il en avait profité pour stigmatiser les élèves juif.ves en dénonçant « une vingtaine de jeunes israélites [qui] ne viennent pas le samedi matin, ni le vendredi soir pendant l’hiver ». Tout ça avec le soutien des profs de son établissement. Cet évènement aura créé une tempête médiatique qui aurait pu s’achever avec un arrêt du Conseil d’Etat rendu en novembre 1989 disant clairement que « le port du voile islamique, en tant qu’expression religieuse, dans un établissement scolaire public, est compatible avec la laïcité ».

Mais c’était sans compter sur l’acharnement des professeurs et directeur.trices d’établissements scolaires, qui ont été très nombreux.ses à continuer de discriminer les élèves musulmanes, à vouloir absolument les dévoiler, quitte à aller à l’encontre d’un arrêt de la plus haute juridiction administrative de France. Quelques exemples :

  1. En 1990, trois élèves sont exclues du collège Pasteur de Noyon. Les enseignant.es d’un collège de Nantua se mettent en grève contre le port du voile à l’école.
  2. En octobre 1994, à Mantes la Jolie, manifestation des élèves du lycée Saint-Exupéry en faveur de la liberté de porter le voile en classe.
  3. Un mois plus tard, 24 élèves voilées sont expulsées de ce lycée et du lycée Faidherbe à Lille.

Entre 1993 et 2003, c’est une centaine d’élèves musulmanes qui seront exclues de collèges ou lycées publics pour port de voile « islamique ».
C’est aussi dans ce laps de temps qu’a eu lieu l’attaque du World Trade Center le 11 septembre 2001 par Al-Quaeda, faisant beaucoup pour la libération et la légitimation des discours racistes dans l’espace public, y compris dans les écoles.
Tout un historique pour montrer le total soutien du ou des signataires aux musulmanes qui se voilent. Pas un mot sur le contexte qui les amènent à se voiler, sur les pressions sociales, sur l’emprise des islamistes dans les quartiers. Et tant qu’à se situer dans l’Histoire pas un mot sur les massacres des années noires en Algérie, quand l’armée et les islamistes rivalisaient dans l’horreur et quand les pays civilisées comme la France fermaient les yeux et refusaient les visas aux victimes.

L’aboutissement de cette séquence -initiée par des profs et personnels de l’Education Nationale-, c’est la décision de Jacques Chirac (le même qui quelques années plus tôt se plaignait du « bruit et de l’odeur » des personnes noires et arabes) de créer une loi interdisant tout signe de port religieux à l’école, décision matérialisée par l’adoption de la loi n° 2004-228 du 15 mars 2004 sur les signes religieux à l’école. Loi qui permettra à l’Education Nationale d’exclure légalement des centaines d’élèves musulmanes de ses collèges et lycées.

Là où le FN/RN a échoué, le Printemps républicain a réussi et s’est répandu dans l’Education Nationale comme une gangrène.
Au grand jour, avec la nomination de personnes proches de ce parti ou y appartenant à des postes clés, comme recteur.trice,ou encore au conseil des « sages » de la laïcité, créé par le ministre, Blanquer, un partisan d’une ligne ultra-raciste d’interdiction du voile dans tout l’espace public. On y retrouve par exemple Laurent Bouvet, co-fondateur du printemps républicain. Ce parti infiltre aussi la formation des enseignant.es en INSPE (ex-ESPE). Par exemple, Frédérique de la Morena, membre du conseil des sages, autrice de livres racistes comme « Laïcité, une question de frontières », et conférencière au Grand Orient de France aux côtés notamment d’Aurore Bergé, est formatrice à l’antenne de Montauban de l’INSPE de Toulouse.
Mais aussi, plus discrètement et insinieusement, avec la reprise des éléments de langage du Printemps républicain, par une partie du corps professoral, par des personnes qui n’osent pas être associées à ce parti mais en partagent les idées.
Et nous voila pris en tenaille entre l’extrême droite, qui se sert de la laïcité comme d’un cache sexe pour son racisme réel et ancien, et les islamistes qui veulent partout créer les conditions d’un affrontement entre les bons musulmans ou prétendus tels et les méchants racistes blancs. 

Et que se passe-t-il pour celleux qui ont le courage de dénoncer tout ce racisme ? Celleux qui le font individuellement sont au mieux ignoré.es, au pire se font sanctionner, ostraciser par la hiérarchie, celleux qui le font collectivement (comme Sud Education 93) servent d’exemple à des députés racistes pour justifier la dissolution de syndicats professionnels. Bientôt, les profs qui oseront parler de racisme d’Etat, de racisme systémique seront santionné.es par leur hiérarchie mais aussi par la justice pénale.
Pauvres victimes, ces islamos-gauchistes qui voient le racisme partout pour mieux se taire sur les attentats aveugles des islamistes, nouveaux fascistes.

Et pour les profs racistes ? Des ronds de serviette dans plus ou moins tous les grands médias, un soutien sans faille de toute la hiérarchie, du DASEN jusqu’au ministère, avec protection fonctionnelle, voire même protection policière pour les plus racistes.

Aux profs qui restent sur la touche, ne soyez plus complices du pire par silence et/ou inaction, faites vous entendre, et luttez contre la gangrène raciste, par tous les moyens.
Aux profs qui se voient comme des grains de sable dans la machine : un grain de sable ça abîme les engrenages tout doucement, mais un sabot ça bloque l’engrenage et ça casse la machine. Soyez des sabots. Sabotez.
Et applaudissez aux meurtres de Charlie, aux bombes de 2015, aux camions dans la foule, aux décapitations ! Ce sont là des sabotages contre le racisme généralisé !
Juste une précision: Dans islamo-gauchisme il y a « gauchisme » et il n’y pas une once de dénonciation du capitalisme dans ce texte. Il n’est donc pas islamo-gauchiste mais juste islamo tout court …

Caillou, le 20 février 2021

 

Algérie: condamné à 10 ans de prison pour un vieux Coran déchiré

Yacine Mebarki, un militant berbère de 52 ans, arrêté le 30 septembre 2020 après une perquisition à son domicile, a été condamné le  8 octobre à dix ans de prison ferme pour «incitation à l’athéisme» et «offense à l’islam».

La police y aurait trouvé, parmi de vieux livres traitant de religion et d’histoire, un ancien exemplaire du Coran, appartenant à son grand-père, avec une page déchirée, ce qui est considéré comme une grave atteinte à l’islam. Après «examen» du vieux livre saint, les policiers ont découvert une page déchirée. «Pour eux, c’est une atteinte aux préceptes de l’islam et non un vieux livre qui s’est détérioré avec le temps», notent plusieurs médias algériens.
Participant au «Hirak», le mouvement de protestation contre le pouvoir en Algérie, Yacine Mebarki écope en plus d’une peine pécuniaire de plus de 70’000 francs suisses selon la sentence  prononcée par un tribunal de Khenchela, ville des Aurès, à 470 km à l’est d’Alger.
Peine «moyenâgeuse»
Sur les réseaux sociaux, cette condamnation, qui s’inscrit dans une vague de répression visant des militants du «Hirak», des opposants politiques, des journalistes et des blogueurs, est qualifiée de «moyenâgeuse».
L’opposant est puni pour «dénigrement du dogme ou des préceptes de l’islam». L’athéisme est sévèrement condamné dans le monde musulman, alors que le pays est censé respecter  les garanties contenues dans le droit national, notamment la Constitution, et les conventions internationales ratifiées par l’Algérie, en matière du respect des libertés de conscience et d’opinion, rappelle la Ligue algérienne pour la défense droits de l’homme (LADDH).  (cath.ch/ag/be)

Caillou, 10 février 2021

Algérie : Libérez les prisonnières d’opinion

Je ne sais pas si vous avez lu ce message que nous avons envoyé récemment.

Cette campagne a des milliers de partisans – mais nous pourrions nous montrer beaucoup plus forts si davantage d’entre vous expédiez des messages en solidarité avec ces travailleurs.

Si vous avez déjà participé à la campagne, merci, si ce n’est pas encore le cas, lisez la suite…

Les femmes du Syndicat National Autonome des Personels de l’Administration Publique en Algérie, Femmes SNAPAP, demandent la libération immédiate de Dalila Touat et Namia Abdelkader, toutes deux enseignantes et toutes deux prisonnières d’opinion.
Depuis les manifestations de masse dénonçant la corruption omniprésente en Algérie – également appelée Mouvement Hirak – et les manifestations qui ont suivi l’élection présidentielle de décembre, la répression s’est intensifiée, n’épargnant personne, et notamment les syndicalistes.
Dalila Touat, 45 ans, professeure de physique au lycée de Mostaganem, dont le syndicat est membre du SNAPAP, a été condamnée le 3 janvier à 18 mois de prison pour son opposition à l’élection présidentielle obligée. Elle est accusée de « publications portant atteinte à l’ordre public ».
Une autre femme, Namia Abdelkader, est incarcérée depuis le 2 décembre 2020. Elle est détenue pour avoir pris la parole, affronté l’injustice et combattu les généraux corrompus au pouvoir.
Dalila est en grève de la faim depuis sa condamnation et sa vie est maintenant en danger.
Nassira Ghozlane, secrétaire générale du SNAPAP, écrit :
« Agissons rapidement, agissons ensemble pour sauver les prisonnières d’opinion. Agissons contre la poursuite des femmes militantes. La persécution judiciaire et policière doit cesser aujourd’hui et non demain. Ce n’est pas impossible si nous agissons maintenant de manière solidaire et unitaire. »
L’Internationale des Services Publics a lancé une nouvelle campagne en ligne sur LabourStart en solidarité avec SNAPAP et les deux femmes emprisonnées. La campagne exige la libération inconditionnelle de toutes les personnes arrêtées pour avoir tenté d’exercer leurs droits syndicaux et civiques et de garantir leur sécurité.
Prenez quelques secondes pour montrer votre soutien en cliquant ce lien

https://www.labourstartcampaigns.net/show_campaign.cgi?c=4721&src=mm

Et n’hésitez pas à transférer ce message avec vos amis, votre famille et vos collègues membres du syndicat.
Je vous en remercie !

Caillou, 21 février 2021

Article à lire sur courrier International:

Ni Dieu ni Maître

Cette proclamation révolutionnaire des Anarchistes est universelle.
Elle s’adresse à toutes les religions, à tous les dieux, à tous les rabbins, les imams, les curés, les déistes de tout poils qui promettent le bonheur après la mort pour mieux supporter la souffrance présente. Elle crie sa révolte à tous les chefs, à tous les militaires, aux patrons et aux gouvernants, aux politiciens qui y aspirent et qui vivent tous sur le travail des autres. Cette proclamation est universelle.
Elle ne s’arrête pas à une frontière culturelle où ce qui insupportable ici serait toléré là-bas au nom d’un respect pour des traditions étrangères. Ce cri universel s’adresse à toutes et tous. Il est souvent repris y compris dans les pays où sévissent les dictatures déistes ou militaires.
La haine des femmes, la haine de l’autre (croyant d’un autre dieu ou mécréant), la séparation en communautés antagonistes au nom de ces croyances anciennes ce n’est pas négociable.
Un enseignant a été décapité à Conflans Saint-Honorine par un jeune de 18 ans, islamiste.
Il avait montré des dessins « blasphématoires » représentant Mahomet à des enfants de 4ème

.
L’islamisme est un totalitarisme, un courant politique fasciste, qui est le fait d’une poignée de musulmans dans le monde. Mais ce qui est apparent est minoritaire. Réactionnaire, au sens littéral, l’islam politique veut imposer une vision délirante, à la fois archaïque et ultra-moderne, à des millions de musulmans qui entrent dans la sécularisation. À bas bruit les femmes s’émancipent, font des études, refusent de plus en plus les mariages forcés avec les cousins, et ont moins d’enfants. Et les musulmans du monde entier sont les premières victimes de la terreur islamiste.
Ici, l’islamophobie, qui n’est qu’un racisme déguisé, se nourrit des attentats.
Les musulmans, ou présumés tels, pour beaucoup enfermés dans des ghettos sociaux, sont coincés entre la haine raciale et la terreur islamiste.
C’est une profonde erreur d’une partie de la gauche que de croire qu’en se taisant sur l’islamisme ils s’en font des alliés.
Être anarchiste c’est être solidaires des victimes, des excluEs, de celles et ceux qui sont dénoncés par les islamophobes. Mais c’est aussi  ne pas se taire sur l’Islam politique. Être anarchiste c’est vouloir pour tout le monde: Ni Dieu ni Maitre !

Caillou, le 18 octobre 2020

 

 

Liberté de la presse et enseignement de la liberté


Le 16 octobre à Conflans Sainte Honorine, Samuel Paty, un homme, un professeur en collège, a été mis à mort d’une façon effroyable pour avoir fait son métier, c’est à dire apprendre aux enfants ce que sont les libertés gagnées tout au long de luttes menées depuis des générations.
L’intolérance, la barbarie relayées sur les réseaux sociaux par quelques uns ont abouti à ce drame.
Coup de soleil qui depuis des années lutte pour une meilleure compréhension du Maghreb et de la France est particulièrement touché par ces échecs de la laïcité et se joint aux manifestations en souvenir de Samuel Paty et en soutien à un enseignement attaché à la liberté de croire et de ne pas croire, de penser, d’écrire, de dessiner.

15h Place du Capitole à Toulouse le dimanche 18 octobre 2020

Trois garanties « droits et dignité » pour ne laisser personne sous le seuil de pauvreté !

Magali, Joy, Sofia , Ludo…
Prostitué·es, sans-abri, migrant·es… Dans la rue, les situations d’extrême précarité sont encore accrues par la crise sanitaire.
Il faut d’urgence lutter contre les violences sexuelles et sexistes et obtenir de l’État trois garanties « droits et dignité ».
Le réseau Zéromacho cosigne cette lettre ouverte adressée à Emmanuel Macron, Président de la République, Edouard Philippe, Premier Ministre, et Marlène Schiappa, Secrétaire d’État à l’Égalité Femmes-Hommes.
Ce texte, initiative du Mouvement du Nid, est cosigné par les associations membres, comme Zéromacho, du collectif Abolition 2012.

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Le train fatal ? Pourquoi ? Ce virus illustre la fin d’un monde.

Abandon. photo MB

La remise en cause du progrès infini du genre humain est en marche.
Le progrès, qui était une caractéristique de la gauche politique et sociale, est battu en brèche par les découvertes effarantes du gouffre dans lequel le néolibéralisme mondialisé précipite la planète entière: le réchauffement climatique, l’eau de plus en plus rare, la biodiversité qui s’effondre, les guerres interminables, les migrations des plus faibles …  La crise sanitaire actuelle peut-elle nous faire prendre conscience de cette situation ? Sommes nous à l’aube d’une révolution ou d’un effondrement ? Le train lui est en marche.

On peut lire le texte ci-dessous. Bonne lecture. Caillou.

Geneviève Azam : « Ce virus illustre la fin d’un monde »

La crise du coronavirus montre les limites de la mondialisation. Mais selon l’économiste Geneviève Azam, aucune solution ne sera efficace sans une remise en question globale.

Une épidémie aura donc eu plus d’écho que le discours altermondialiste, martelé depuis plusieurs décennies. La mondialisation est enrayée et le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, prône désormais la relocalisation des chaînes de production stratégiques, dont certaines ont été délocalisées il y a seulement quelques années. Selon Geneviève Azam, également militante chez Attac et chroniqueuse pour Politis, ces quelques annonces ne suffisent pas. Si le monde est malade du néolibéralisme, il l’est surtout de son rapport au vivant, trop souvent négligé au profit… du profit.

Quelle radiographie le Covid-19 fait-il de la mondialisation ?

Geneviève Azam : On voit l’effondrement des bourses, les difficultés des entreprises, qui pointent les problèmes de la mondialisation et de la dépendance. C’est le symptôme d’une organisation du monde qui peut favoriser la prolifération de ce type d’événement et en faire un événement global et incontrôlable.Cela fait quarante ans que nous sommes sous un régime de globalisation économique absolument forcené avec l’intensification des échanges lointains, de la concurrence et des délocalisations. Un chiffre qu’on a donné est très parlant : 80 % des principes actifs des médicaments sont importés de Chine et d’Inde, contre 20 % il y a trente ans. On entend aujourd’hui qu’il s’agit d’engager une sorte de protectionnisme sanitaire et de relocaliser. Cependant, ce qui est en jeu, c’est bien sûr la globalisation, la délocalisation d’industries polluantes (on le dit peu), mais aussi la modification de notre rapport à la santé. Si on a pu autant délocaliser, c’est parce qu’on a simplifié les besoins de santé, les besoins sanitaires, réduits à un capital santé et à la production de quelques molécules par l’industrie chimique. Au nom d’une vision économique et industrielle, on a simplifié ce qu’est la santé des populations et détruit les barrières biologiques présentes dans la nature.

Plus qu’un nouvel ordre économique, le coronavirus permettrait donc de mettre l’humain au centre des préoccupations ?

Le Covid-19, une maladie aussi économique

  • La baisse des exportations mondiales se chiffrerait à hauteur de 320 milliards de dollars de biens et de services en un trimestre, selon l’assureur Euler Hermès. C’est environ ce qu’avait coûté en un an la guerre commerciale sino-américaine.
  • 350 000 conteneurs ont été retirés du marché selon l’International Chamber of Shipping, alors que la Commission européenne indique que les départs de conteneurs depuis la Chine ont été réduits de moitié ces quatre dernières semaines. Mardi 10 mars, une reprise « encadrée et limitée » du trafic reprenait toutefois en Chine.
  • Dans le transport aérien, Air France enregistre une baisse de 7 % de son activité, et les réservations sur les lignes du groupe ont chuté de 70 %. Selon Le Monde, une note d’information envoyée aux salariés les inviterait à « prendre des congés sans solde ou à anticiper leurs vacances ».
  • En Chine, les particules fines dans l’air ont diminué de 20 à 30 % au mois de février par rapport aux trois dernières années. Une fois l’épidémie maîtrisée, une reprise de l’activité accrue pourrait toutefois annuler cette amélioration.
  • Après une baisse de la demande pétrolière de la Chine, l’entente des producteurs de pétrole volait en éclats et le prix du baril s’effondrait ce lundi 9 mars, passant sous la barre des 30 dollars, avant de rebondir. Combiné à la poursuite de l’épidémie, le phénomène entraînait une dégringolade des indices boursiers d’environ 7 % en moyenne. Pour la première fois depuis 2008, un coupe-circuit, gelant les échanges quelques minutes, a même été déclenché à Wall Street.
  • Tous les secteurs ne sont néanmoins pas perdants. Dans certains pays comme la France, l’Allemagne et surtout l’Italie, la consommation des produits de première nécessité a explosé tout comme le e-commerce.

Pas seulement l’humain, le vivant ! On se rend compte de notre vulnérabilité et de la nécessité de barrières protectrices. Mais lesquelles ? Des barrières protectrices face à l’expansionnisme capitaliste, à sa conquête violente du vivant et pas seulement des droits de douane sur tel ou tel produit. Les virus passent les frontières. Il faut donc revenir à l’idée que nous sommes pris dans un tissu complexe de vivants. Et si nous fracturons ce tissu pour se l’approprier, nous nous exposons à ces menaces. On dit que le coronavirus est transmis aux humains par la faune sauvage. Or nous avons massivement détruit les habitats du monde sauvage, nous avons anthropisé la Terre. L’humain est partout, si bien que les barrières biologiques avec le monde sauvage sont rompues. Cela accroît les potentialités de ce type de virus.

S’arrêter à un questionnement purement économique occulterait donc les aspects écologiques nécessaires pour résoudre cette crise ?

Je suis bien sûr convaincue de la nécessité d’une relocalisation et d’une reterritorialisation des activités. Mais comment et lesquelles ? C’est une question politique. Par ailleurs, qu’est-ce que la santé quand les résistances immunitaires des humains sont dramatiquement diminuées avec les perturbateurs endocriniens, la consommation à outrance d’antibiotiques, une alimentation industrielle polluée et appauvrie, avec les perturbations climatiques et une vie rivée à des écrans ?

Pourtant, l’actuelle remise en cause du système a du mal à dépasser l’aspect économique…

Oui parce qu’il y a des intérêts très forts et un formatage de la pensée. Avec des effondrements boursiers, des problèmes d’emploi, la difficulté d’organiser une production globalisée, où des pénuries à certains endroits bloquent toute la chaîne de production, devient évidente. En se globalisant le système s’est aussi fragilisé. D’où la panique des puissants.

Qu’est-ce que cette crise peut ouvrir comme perspective ?

Espérons que nous allons en tirer les leçons. J’en doute du côté des institutions actuelles. L’Union européenne vient de signer un accord de libre-échange avec le Vietnam. La Chine est devenue plus chère, il y a donc encore la possibilité de délocaliser dans des pays plus « compétitifs ». Il faudrait donc remettre sur la table tous les accords de libre-échange négociés avec l’Asie, l’Afrique ou l’Amérique. Mais relocaliser, encore une fois, pas pour faire la même chose et de la même manière. De nombreuses expériences et résistances de base ouvrent dès à présent des voies en ce sens. C’est la reconstruction de milieux de vie, la communalisation de l’eau, des semences, de la terre, c’est le soin apporté au vivant, humain et autre qu’humain.

Bruno Le Maire parle de réguler, de relocaliser les secteurs stratégiques et dit qu’il y aura un avant et un après cette épidémie sur l’organisation de l’économie. Cela ne témoigne-t-il pas d’une prise de conscience ?

Oui, il parle. Quelle relocalisation ? Trump aussi « relocalise ». Mais s’il s’agit de faire du Trump, bon… On aura des relocalisations compétitives et nationalistes sans répondre aux défis terribles qu’on a devant nous. Un exemple, ce sont les terres rares (1). La plupart des terres rares exploitées sont situées en Chine. Si nous voulons relocaliser, nous le pouvons car il y a des terres rares dans la Méditerranée. Quelle est la solution ? Aller les chercher dans la Méditerranée ? Laisser ces activités polluantes à la Chine ? Ou bien poser en amont la question du modèle industriel dévoreur de ces terres et de la santé des populations ?

Ces changements promis peuvent-ils s’inscrire sur du long terme ?

Le débat présent est centré sur l’organisation dans la panique d’une réponse sanitaire et bien sûr économique. C’est-à-dire sauver les meubles, car ils ont perdu des leviers. Les chaînes de production mondiales sont tellement imbriquées, que ce ne sont pas les discours martiaux de M. Le Maire qui vont permettre l’arrivée des pièces manquantes dans tel ou tel secteur.

Néanmoins, je crois que ce virus illustre la fin d’un monde. Toutes les promesses du néolibéralisme se sont cassé la figure. On arrive à l’étouffement du monde globalisé. Qui pourrait parler avec Alain Minc de « mondialisation heureuse » ? Et, surtout, le discours biologisant du néolibéralisme, avec pour maîtres mots l’adaptation, la mutation, la compétition, la sélection, et pour promesse majeure l’amélioration de la santé et de la vie, est par terre. Ce virus est aussi le symptôme d’une dévitalisation profonde dans tous les domaines, du travail aux milieux de vie. Il peut en rester cependant le renforcement d’une gestion biopolitique des populations, appuyée par les algorithmes, avec contrôles, confinements, tris, autorépression.

On parle de santé, d’écologie, d’économie, mais cette épidémie a-t-elle également une dimension sociale ?

Aux États-Unis, 28 millions de personnes n’ont aucune protection sociale. Ces personnes ne peuvent pas être remboursées des coûts du dépistage, qui peuvent osciller entre 2 000 et 4 000 dollars. Or si des personnes ne peuvent pas faire le test parce que c’est trop cher, ça renforce le risque de propagation du virus. C’est plus qu’une dimension sociale, ce sont des choix politiques et éthiques d’organisation des systèmes de santé.

En englobant tous ces aspects, le coronavirus peut-il permettre un déclic ?

J’étais à Toulouse dans la manifestation des femmes pour le 8 mars. Tonique et vitale. Le coronavirus était ironiquement présent. Une manière de déplacer les peurs et d’identifier les menaces.

(1) Les terres rares sont un groupe de métaux (scandium, yttrium, lanthanides), très utilisés dans de nombreuses industries, en particulier la téléphonie mobile, l’électroménager et les éoliennes.

Geneviève Azam Chercheuse à l’université Toulouse-Jean-Jaurès.