Yacine Mebarki, un militant berbère de 52 ans, arrêté le 30 septembre 2020 après une perquisition à son domicile, a été condamné le 8 octobre à dix ans de prison ferme pour «incitation à l’athéisme» et «offense à l’islam».
La police y aurait trouvé, parmi de vieux livres traitant de religion et d’histoire, un ancien exemplaire du Coran, appartenant à son grand-père, avec une page déchirée, ce qui est considéré comme une grave atteinte à l’islam. Après «examen» du vieux livre saint, les policiers ont découvert une page déchirée. «Pour eux, c’est une atteinte aux préceptes de l’islam et non un vieux livre qui s’est détérioré avec le temps», notent plusieurs médias algériens.
Participant au «Hirak», le mouvement de protestation contre le pouvoir en Algérie, Yacine Mebarki écope en plus d’une peine pécuniaire de plus de 70’000 francs suisses selon la sentence prononcée par un tribunal de Khenchela, ville des Aurès, à 470 km à l’est d’Alger.
Peine «moyenâgeuse»
Sur les réseaux sociaux, cette condamnation, qui s’inscrit dans une vague de répression visant des militants du «Hirak», des opposants politiques, des journalistes et des blogueurs, est qualifiée de «moyenâgeuse».
L’opposant est puni pour «dénigrement du dogme ou des préceptes de l’islam». L’athéisme est sévèrement condamné dans le monde musulman, alors que le pays est censé respecter les garanties contenues dans le droit national, notamment la Constitution, et les conventions internationales ratifiées par l’Algérie, en matière du respect des libertés de conscience et d’opinion, rappelle la Ligue algérienne pour la défense droits de l’homme (LADDH). (cath.ch/ag/be)
Je ne sais pas si vous avez lu ce message que nous avons envoyé récemment. Cette campagne a des milliers de partisans – mais nous pourrions nous montrer beaucoup plus forts si davantage d’entre vous expédiez des messages en solidarité avec ces travailleurs. Si vous avez déjà participé à la campagne, merci, si ce n’est pas encore le cas, lisez la suite…
Les femmes du Syndicat National Autonome des Personels de l’Administration Publique en Algérie, Femmes SNAPAP, demandent la libération immédiate de Dalila Touat et Namia Abdelkader, toutes deux enseignantes et toutes deux prisonnières d’opinion.
Depuis les manifestations de masse dénonçant la corruption omniprésente en Algérie – également appelée Mouvement Hirak – et les manifestations qui ont suivi l’élection présidentielle de décembre, la répression s’est intensifiée, n’épargnant personne, et notamment les syndicalistes.
Dalila Touat, 45 ans, professeure de physique au lycée de Mostaganem, dont le syndicat est membre du SNAPAP, a été condamnée le 3 janvier à 18 mois de prison pour son opposition à l’élection présidentielle obligée. Elle est accusée de “publications portant atteinte à l’ordre public”.
Une autre femme, Namia Abdelkader, est incarcérée depuis le 2 décembre 2020. Elle est détenue pour avoir pris la parole, affronté l’injustice et combattu les généraux corrompus au pouvoir.
Dalila est en grève de la faim depuis sa condamnation et sa vie est maintenant en danger.
Nassira Ghozlane, secrétaire générale du SNAPAP, écrit :
“Agissons rapidement, agissons ensemble pour sauver les prisonnières d’opinion. Agissons contre la poursuite des femmes militantes. La persécution judiciaire et policière doit cesser aujourd’hui et non demain. Ce n’est pas impossible si nous agissons maintenant de manière solidaire et unitaire.”
L’Internationale des Services Publics a lancé une nouvelle campagne en ligne sur LabourStart en solidarité avec SNAPAP et les deux femmes emprisonnées. La campagne exige la libération inconditionnelle de toutes les personnes arrêtées pour avoir tenté d’exercer leurs droits syndicaux et civiques et de garantir leur sécurité.
Prenez quelques secondes pour montrer votre soutien en cliquant ce lien
Cette proclamation révolutionnaire des Anarchistes est universelle.
Elle s’adresse à toutes les religions, à tous les dieux, à tous les rabbins, les imams, les curés, les déistes de tout poils qui promettent le bonheur après la mort pour mieux supporter la souffrance présente. Elle crie sa révolte à tous les chefs, à tous les militaires, aux patrons et aux gouvernants, aux politiciens qui y aspirent et qui vivent tous sur le travail des autres. Cette proclamation est universelle.
Elle ne s’arrête pas à une frontière culturelle où ce qui insupportable ici serait toléré là-bas au nom d’un respect pour des traditions étrangères. Ce cri universel s’adresse à toutes et tous. Il est souvent repris y compris dans les pays où sévissent les dictatures déistes ou militaires.
La haine des femmes, la haine de l’autre (croyant d’un autre dieu ou mécréant), la séparation en communautés antagonistes au nom de ces croyances anciennes ce n’est pas négociable.
Un enseignant a été décapité à Conflans Saint-Honorine par un jeune de 18 ans, islamiste.
Il avait montré des dessins « blasphématoires » représentant Mahomet à des enfants de 4ème
.
L’islamisme est un totalitarisme, un courant politique fasciste, qui est le fait d’une poignée de musulmans dans le monde. Mais ce qui est apparent est minoritaire. Réactionnaire, au sens littéral, l’islam politique veut imposer une vision délirante, à la fois archaïque et ultra-moderne, à des millions de musulmans qui entrent dans la sécularisation. À bas bruit les femmes s’émancipent, font des études, refusent de plus en plus les mariages forcés avec les cousins, et ont moins d’enfants. Et les musulmans du monde entier sont les premières victimes de la terreur islamiste.
Ici, l’islamophobie, qui n’est qu’un racisme déguisé, se nourrit des attentats.
Les musulmans, ou présumés tels, pour beaucoup enfermés dans des ghettos sociaux, sont coincés entre la haine raciale et la terreur islamiste.
C’est une profonde erreur d’une partie de la gauche que de croire qu’en se taisant sur l’islamisme ils s’en font des alliés.
Être anarchiste c’est être solidaires des victimes, des excluEs, de celles et ceux qui sont dénoncés par les islamophobes. Mais c’est aussi ne pas se taire sur l’Islam politique. Être anarchiste c’est vouloir pour tout le monde: Ni Dieu ni Maitre !
Le 16 octobre à Conflans Sainte Honorine, Samuel Paty, un homme, un professeur en collège, a été mis à mort d’une façon effroyable pour avoir fait son métier, c’est à dire apprendre aux enfants ce que sont les libertés gagnées tout au long de luttes menées depuis des générations.
L’intolérance, la barbarie relayées sur les réseaux sociaux par quelques uns ont abouti à ce drame.
Coup de soleil qui depuis des années lutte pour une meilleure compréhension du Maghreb et de la France est particulièrement touché par ces échecs de la laïcité et se joint aux manifestations en souvenir de Samuel Paty et en soutien à un enseignement attaché à la liberté de croire et de ne pas croire, de penser, d’écrire, de dessiner.
15h Place du Capitole à Toulouse le dimanche 18 octobre 2020
Magali, Joy, Sofia , Ludo… Prostitué·es, sans-abri, migrant·es… Dans la rue, les situations d’extrême précarité sont encore accrues par la crise sanitaire. Il faut d’urgence lutter contre les violences sexuelles et sexistes et obtenir de l’État trois garanties « droits et dignité ». Le réseau Zéromacho cosigne cette lettre ouverte adressée à Emmanuel Macron, Président de la République, Edouard Philippe, Premier Ministre, et Marlène Schiappa, Secrétaire d’État à l’Égalité Femmes-Hommes. Ce texte, initiative du Mouvement du Nid, est cosigné par les associations membres, comme Zéromacho, du collectif Abolition 2012.
La remise en cause du progrès infini du genre humain est en marche. Le progrès, qui était une caractéristique de la gauche politique et sociale, est battu en brèche par les découvertes effarantes du gouffre dans lequel le néolibéralisme mondialisé précipite la planète entière: le réchauffement climatique, l’eau de plus en plus rare, la biodiversité qui s’effondre, les guerres interminables, les migrations des plus faibles … La crise sanitaire actuelle peut-elle nous faire prendre conscience de cette situation ? Sommes nous à l’aube d’une révolution ou d’un effondrement ? Le train lui est en marche. On peut lire le texte ci-dessous. Bonne lecture. Caillou.
Geneviève Azam : « Ce virus illustre la fin d’un monde »
La crise du coronavirus montre les limites de la mondialisation. Mais selon l’économiste Geneviève Azam, aucune solution ne sera efficace sans une remise en question globale.
Une épidémie aura donc eu plus d’écho que le discours altermondialiste, martelé depuis plusieurs décennies. La mondialisation est enrayée et le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, prône désormais la relocalisation des chaînes de production stratégiques, dont certaines ont été délocalisées il y a seulement quelques années. Selon Geneviève Azam, également militante chez Attac et chroniqueuse pour Politis, ces quelques annonces ne suffisent pas. Si le monde est malade du néolibéralisme, il l’est surtout de son rapport au vivant, trop souvent négligé au profit… du profit.
Quelle radiographie le Covid-19 fait-il de la mondialisation ?
Geneviève Azam : On voit l’effondrement des bourses, les difficultés des entreprises, qui pointent les problèmes de la mondialisation et de la dépendance. C’est le symptôme d’une organisation du monde qui peut favoriser la prolifération de ce type d’événement et en faire un événement global et incontrôlable.Cela fait quarante ans que nous sommes sous un régime de globalisation économique absolument forcené avec l’intensification des échanges lointains, de la concurrence et des délocalisations. Un chiffre qu’on a donné est très parlant : 80 % des principes actifs des médicaments sont importés de Chine et d’Inde, contre 20 % il y a trente ans. On entend aujourd’hui qu’il s’agit d’engager une sorte de protectionnisme sanitaire et de relocaliser. Cependant, ce qui est en jeu, c’est bien sûr la globalisation, la délocalisation d’industries polluantes (on le dit peu), mais aussi la modification de notre rapport à la santé. Si on a pu autant délocaliser, c’est parce qu’on a simplifié les besoins de santé, les besoins sanitaires, réduits à un capital santé et à la production de quelques molécules par l’industrie chimique. Au nom d’une vision économique et industrielle, on a simplifié ce qu’est la santé des populations et détruit les barrières biologiques présentes dans la nature.
Plus qu’un nouvel ordre économique, le coronavirus permettrait donc de mettre l’humain au centre des préoccupations ?
Le Covid-19, une maladie aussi économique
La baisse des exportations mondiales se chiffrerait à hauteur de 320 milliards de dollars de biens et de services en un trimestre, selon l’assureur Euler Hermès. C’est environ ce qu’avait coûté en un an la guerre commerciale sino-américaine.
350 000 conteneurs ont été retirés du marché selon l’International Chamber of Shipping, alors que la Commission européenne indique que les départs de conteneurs depuis la Chine ont été réduits de moitié ces quatre dernières semaines. Mardi 10 mars, une reprise « encadrée et limitée » du trafic reprenait toutefois en Chine.
Dans le transport aérien, Air France enregistre une baisse de 7 % de son activité, et les réservations sur les lignes du groupe ont chuté de 70 %. Selon Le Monde, une note d’information envoyée aux salariés les inviterait à « prendre des congés sans solde ou à anticiper leurs vacances ».
En Chine, les particules fines dans l’air ont diminué de 20 à 30 % au mois de février par rapport aux trois dernières années. Une fois l’épidémie maîtrisée, une reprise de l’activité accrue pourrait toutefois annuler cette amélioration.
Après une baisse de la demande pétrolière de la Chine, l’entente des producteurs de pétrole volait en éclats et le prix du baril s’effondrait ce lundi 9 mars, passant sous la barre des 30 dollars, avant de rebondir. Combiné à la poursuite de l’épidémie, le phénomène entraînait une dégringolade des indices boursiers d’environ 7 % en moyenne. Pour la première fois depuis 2008, un coupe-circuit, gelant les échanges quelques minutes, a même été déclenché à Wall Street.
Tous les secteurs ne sont néanmoins pas perdants. Dans certains pays comme la France, l’Allemagne et surtout l’Italie, la consommation des produits de première nécessité a explosé tout comme le e-commerce.
Pas seulement l’humain, le vivant ! On se rend compte de notre vulnérabilité et de la nécessité de barrières protectrices. Mais lesquelles ? Des barrières protectrices face à l’expansionnisme capitaliste, à sa conquête violente du vivant et pas seulement des droits de douane sur tel ou tel produit. Les virus passent les frontières. Il faut donc revenir à l’idée que nous sommes pris dans un tissu complexe de vivants. Et si nous fracturons ce tissu pour se l’approprier, nous nous exposons à ces menaces. On dit que le coronavirus est transmis aux humains par la faune sauvage. Or nous avons massivement détruit les habitats du monde sauvage, nous avons anthropisé la Terre. L’humain est partout, si bien que les barrières biologiques avec le monde sauvage sont rompues. Cela accroît les potentialités de ce type de virus.
S’arrêter à un questionnement purement économique occulterait donc les aspects écologiques nécessaires pour résoudre cette crise ?
Je suis bien sûr convaincue de la nécessité d’une relocalisation et d’une reterritorialisation des activités. Mais comment et lesquelles ? C’est une question politique. Par ailleurs, qu’est-ce que la santé quand les résistances immunitaires des humains sont dramatiquement diminuées avec les perturbateurs endocriniens, la consommation à outrance d’antibiotiques, une alimentation industrielle polluée et appauvrie, avec les perturbations climatiques et une vie rivée à des écrans ?
Pourtant, l’actuelle remise en cause du système a du mal à dépasser l’aspect économique…
Oui parce qu’il y a des intérêts très forts et un formatage de la pensée. Avec des effondrements boursiers, des problèmes d’emploi, la difficulté d’organiser une production globalisée, où des pénuries à certains endroits bloquent toute la chaîne de production, devient évidente. En se globalisant le système s’est aussi fragilisé. D’où la panique des puissants.
Qu’est-ce que cette crise peut ouvrir comme perspective ?
Espérons que nous allons en tirer les leçons. J’en doute du côté des institutions actuelles. L’Union européenne vient de signer un accord de libre-échange avec le Vietnam. La Chine est devenue plus chère, il y a donc encore la possibilité de délocaliser dans des pays plus « compétitifs ». Il faudrait donc remettre sur la table tous les accords de libre-échange négociés avec l’Asie, l’Afrique ou l’Amérique. Mais relocaliser, encore une fois, pas pour faire la même chose et de la même manière. De nombreuses expériences et résistances de base ouvrent dès à présent des voies en ce sens. C’est la reconstruction de milieux de vie, la communalisation de l’eau, des semences, de la terre, c’est le soin apporté au vivant, humain et autre qu’humain.
Bruno Le Maire parle de réguler, de relocaliser les secteurs stratégiques et dit qu’il y aura un avant et un après cette épidémie sur l’organisation de l’économie. Cela ne témoigne-t-il pas d’une prise de conscience ?
Oui, il parle. Quelle relocalisation ? Trump aussi « relocalise ». Mais s’il s’agit de faire du Trump, bon… On aura des relocalisations compétitives et nationalistes sans répondre aux défis terribles qu’on a devant nous. Un exemple, ce sont les terres rares (1). La plupart des terres rares exploitées sont situées en Chine. Si nous voulons relocaliser, nous le pouvons car il y a des terres rares dans la Méditerranée. Quelle est la solution ? Aller les chercher dans la Méditerranée ? Laisser ces activités polluantes à la Chine ? Ou bien poser en amont la question du modèle industriel dévoreur de ces terres et de la santé des populations ?
Ces changements promis peuvent-ils s’inscrire sur du long terme ?
Le débat présent est centré sur l’organisation dans la panique d’une réponse sanitaire et bien sûr économique. C’est-à-dire sauver les meubles, car ils ont perdu des leviers. Les chaînes de production mondiales sont tellement imbriquées, que ce ne sont pas les discours martiaux de M. Le Maire qui vont permettre l’arrivée des pièces manquantes dans tel ou tel secteur.
Néanmoins, je crois que ce virus illustre la fin d’un monde. Toutes les promesses du néolibéralisme se sont cassé la figure. On arrive à l’étouffement du monde globalisé. Qui pourrait parler avec Alain Minc de « mondialisation heureuse » ? Et, surtout, le discours biologisant du néolibéralisme, avec pour maîtres mots l’adaptation, la mutation, la compétition, la sélection, et pour promesse majeure l’amélioration de la santé et de la vie, est par terre. Ce virus est aussi le symptôme d’une dévitalisation profonde dans tous les domaines, du travail aux milieux de vie. Il peut en rester cependant le renforcement d’une gestion biopolitique des populations, appuyée par les algorithmes, avec contrôles, confinements, tris, autorépression.
On parle de santé, d’écologie, d’économie, mais cette épidémie a-t-elle également une dimension sociale ?
Aux États-Unis, 28 millions de personnes n’ont aucune protection sociale. Ces personnes ne peuvent pas être remboursées des coûts du dépistage, qui peuvent osciller entre 2 000 et 4 000 dollars. Or si des personnes ne peuvent pas faire le test parce que c’est trop cher, ça renforce le risque de propagation du virus. C’est plus qu’une dimension sociale, ce sont des choix politiques et éthiques d’organisation des systèmes de santé.
En englobant tous ces aspects, le coronavirus peut-il permettre un déclic ?
J’étais à Toulouse dans la manifestation des femmes pour le 8 mars. Tonique et vitale. Le coronavirus était ironiquement présent. Une manière de déplacer les peurs et d’identifier les menaces.
(1) Les terres rares sont un groupe de métaux (scandium, yttrium, lanthanides), très utilisés dans de nombreuses industries, en particulier la téléphonie mobile, l’électroménager et les éoliennes.
Geneviève Azam Chercheuse à l’université Toulouse-Jean-Jaurès.
LE CRIME
Meurtre de Vanesa Campos au bois de Boulogne.
Cinq suspects mis en examen
Une travailleuse du sexe a été tuée alors qu’elle tentait d’empêcher plusieurs hommes de dépouiller un client dans ce haut lieu de la prostitution à Paris.
J’entends une publicité sur “France inter”, radio publique donc radio commune. (Si j’en crois la nouvelle idéologie des biens communs) : Jamais un polar ne vous aura autant torturé de plaisirs Il s’agit de la dernière œuvre de Jean-Christophe Grangé, «La terre des morts». Avec son nouveau polar « La Terre des morts », Jean-Christophe Grangé frappe fort et entraîne le lecteur dans les bas-fonds de la nature humaine. Le commandant Stéphane Corso se retrouve chargé d’une enquête particulièrement sordide. Autour de meurtres crapuleux de strip-teaseuses, nous voilà plongés dans les méandres du porno d’une rare violence, celui où les limites n’existent pas et où toutes les déviances sont possibles. http://www.leparisien.fr/culture-loisirs/livres/la-terre-des-morts-jean-christophe-grange-de-plus-en-plus-noir-03-05-2018-7695504.php
Depuis la fin des années 2000, nous assistons à la relance de l’exploitation du sous-sol français, en vu d’extraire des substances minérales et des hydrocarbures, pour des raisons économiques et politiques : variation des cours et volonté de sécuriser un approvisionnement en ressources stratégiques.
L’après-mine à Salau … plus rien ne pousse sur les terrils depuis 30 ans !
Concernant les substances minérales, ces facteurs économiques et politiques sont les suivants :
– premièrement, les prix des métaux se sont envolés (ils ont globalement triplé entre 2002 et 2008),
– deuxièmement, la Chine, dont l’Union Européenne est fortement dépendante, a réduit ses exportations de différentes substances (terres rares, tungstène et molybdène) en imposant des quotas et des taxes d’exportation dès 2004. Ces restrictions ont été utilisées comme arme économique contre le Japon lors d’un différend en mer de Chine en 2010, entraînant une inquiétude au sein des gouvernements européens et une bulle spéculative sur les marchés. Ce contexte global a amené l’Union Européenne à adopter une initiative «Matières premières – répondre à nos besoins fondamentaux pour assurer la croissance et créer des emplois en Europe», en novembre 2008. Cette initiative prévoit notamment de «favoriser l’approvisionnement durable en matières premières en provenance de sources européennes». C’est dans cette logique que le gouvernement français a multiplié les déclarations : d’Arnaud Montebourg annonçant en 2014 la création de la «Compagnie nationale des mines de France» à Emmanuel Macron en 2015 déclarant «Oui. On peut dire que la France va rouvrir de nouvelles mines». Et la démarche est déjà lancée, comme nous le verrons.
Source : Creuser et forer, pour quoi faire ? Réalités et fausses vérités du renouveau extractif en France – Rapport / Les Amis de la Terre France / Décembre 2016
La situation à Salau-Couflens
C’est dans ce contexte que Variscan mines à déposé un Permis Exclusif de Recherche Minière (PERM) sur la commune de Salau-Couflens le 20/11/2014, un an après l’octroi du premier PERM de Tennie entre la Sarthe et la Mayenne. Variscan assure que son permis n’aura pas d’impact négatif sur l’environnement et sur le contexte social de la vallée. Au contraire, son projet serait porteur de développement économique pour le secteur concerné. La société minière « junior » se contente d’analyser les contraintes du projet de recherche alors que l’objectif final est celui d’une exploitation minière avec tous les impacts liés à ce type d’activité. Point crucial car ce permis vaut autant pour l’exploitation que pour la recherche minière.
Ce faisant, Variscan oublie au passage que cette vallée a déjà beaucoup donné à ce type d’exploitation pour l’extraction du tungstène entre 1971 et 1986 et que les habitants, abandonnés par les précédents actionnaires ont cherché d’autres types de développements, incompatibles aujourd’hui avec une nouvelle exploitation industrielle.
Pour Stop Mine Salau les enjeux sont donc multiples :
Faire valoir et protéger les activités économiques existantes dans la vallée du Haut-Salat qui seraient mise en danger par une prospection et une exploitation minière polluante (présence d’amiante, d’arsenic, circulation de camions).
Veiller à la santé des habitants du bassin versant du Salat en raison des risques sanitaires liés à la présence d’amiante et d’arsenic.
Refuser de mettre en danger la santé, l’environnement et l’économie locale pour le profit d’une société dont la sincérité du discours et des engagements pris nous parait fortement douteuse, notamment car ce type de société est reconnu pour s’invertir dans des projets très prometteurs pour des perspectives de spéculation financière.
Qui est Variscan Mines ?
Variscan Mines SAS, dont le siège social est à Orléans (France), est une société (par actions simplifiée à associé unique, SASU) dont l’associé unique est Variscan Mines Limited une société enregistrée et cotée à la bourse de Sydney (Australian Stock Exchange, ASX).
Le président de Variscan Mines SAS est M. Jack Testard, le directeur général est M. Michel Bonnemaison : tous deux sont des anciens membres du BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minières), l’établissement public de référence dans les applications des sciences de la Terre pour gérer les ressources et les risques du sol et du sous-sol.
Variscan Mines est une société dite «junior», c’est à dire une société de taille modeste qui se consacre exclusivement à l’exploration minière et qui ne possède pas les moyens financiers, humains et matériels pour faire de l’exploitation (cas des sociétés dites «major»).
Une société junior se développe dans deux situations :
Si leurs prospections sont fructueuses et qu’un gisement s’avère exploitable, elles revendent leur permis à une société “major”.
Si les gisements ne sont pas exploitables, elles se retirent mais profitent de l’argent investi en bourse par des investisseurs ayant « misés » sur ces mines potentielles.
Nouvelle opération de sensibilisation de l’opinion publique. Et cette fois «à grande échelle» puisque l’association Stop-Mine-Salau (SMS) se mobilise depuis Saint-Girons jusqu’aux rives de la Garonne… avec comme destination finale le parvis de l’Hôtel de Région à Toulouse, sous les fenêtres de la présidente Carole Delga.
C’est sous la double forme « d’une marche citoyenne et une descente des rivières » que du samedi 21 au lundi 30 octobre que Stop-Mine-Salau invite tous ceux qui le souhaitent à se lancer dans l’opération baptisée « Plus/Pou Belle Rivière ». « Afin de sensibiliser les populations riveraines du Salat et de la Garonne aux pollutions laissées par l’ancienne mine de Salau et les prévenir des pollutions futures ». Avec le soutien du Comité écologique ariégeois et de l’association ariégeoise de défense des rivières « Le Chabot ».
SMS rappelle que « depuis plus de trente ans, un million de mètres cubes de déchets pollués ont été abandonnés à l’air libre sur le site de l’ancienne mine de Salau. Ces résidus miniers qui contiennent des quantités importantes d’arsenic, de bismuth, de cadmium et autres substances toxiques sont en état instable, ne bénéficiant d’aucune protection contre les incidents climatiques et les mouvements de terrains ». Des déchets stockés au dessus du ruisseau du Cougnets qui rejoint le Salat, « aujourd’hui maintenus par des digues constituées de sacs plastiques détériorés qui ont infecté les sédiments ; ceci contenant de grandes quantités d’arsenic et autres métaux lourds, sont retenus dans un bassin qui n’a jamais été vidé ». L’association dénonce une fois encore l’Etat, « en charge de l’étude et de la gestion du passif minier de Salau, il ne prend pas en compte les demandes légitimes des populations locales en termes de protection et de dépollution, mais il a délivré un permis de recherche de mine à la société Variscan concernant le même gisement ». Un PERM au delà duquel, « l’accentuation de ces pollutions se fera de manière exponentielle ! »
La prochaine descente des cours du Salat et de la Garonne doit donc marquer les esprits. «Il est très important que nos concitoyens, riverains et utilisateurs des rivières, qui sont et seront le vecteur principal de la dissémination de tous ces polluants soient informés et prennent conscience du danger».
Sept jours « pour dénoncer »
Samedi 21 octobre – Saint-Girons. Au parc du tribunal, de 10 h 30 à 14 heures, animation canoë et stand d’information.
Mercredi 25 octobre – Salies-du-Salat. A 15 heures, marche citoyenne ; à 17 heures, conférence public avec l’association ariégeoise de défense des rivières « Le Chabot ».
Jeudi 26 octobre – Cazères. A 15 heures, marche citoyenne ; à 17 heures, conférence publique avec le Comité écologique ariégeois.
Vendredi 27 octobre – Carbonne. A 15 heures, marche citoyenne ; à 17 heures, projection publique du film « Mine de rien » , suivie d’un débat.
Samedi 28 octobre – Muret. A 15 heures, marche citoyenne ; à 17 heures, projection publique du film « Mine de rien » , suivie d’un débat.
Dimanche 29 octobre – Toulouse. A 10 heures, à Saint Aubain, réunion d’information. A 14 heures, marche citoyenne depuis la Daurade jusqu’au Capitole.
Lundi 30 octobre – Toulouse. Parvis de l’Hôtel de Région : à 10 heures, rassemblement populaire, puis conférence de presse et remise d’un fût contenant des déchets miniers pollués.
Tout pompé sur https://www.stopminesalau.com
Pétition sur https://www.change.org ici
Caillou, le 26/10/17