(Ce printemps, je vais me lancer dans la photo de paysage…)
La première difficulté c’est que nous sentons l’univers tout entier lorsque nous prenons une photographie de paysage, mais nous ne cadrons qu’une portion. 10° ou 20° sur un ensemble de 360°. La différence entre ce cadre restreint et le hors-cadre va se sentir quand on regarde l’image après. Il faut donc permettre au spectateur de sentir quand même ce hors-cadre. C’est idiot, mais les branches des arbres qui encadrent souvent les photos niaises ont cette fonction: “s’il y a des branches au-dessus c’est qu’il y a des arbres tout autour…”
La seconde difficulté c’est la profondeur. Quand nous ressentons l’émotion d’un paysage grandiose, même frontal, nous savons qu’il est aussi immense devant nous. Or nous le traduisons en 2 dimensions. Sur une photo, il n’y a plus de profondeur… (À moins de faire de la photographie stéréoscopique…) Cette espace, il faut le faire ressentir au spectateur, refuser la frontalité. Un paysage ce n’est pas une scène. Il faut permettre au regard de pénétrer dans le paysage. Donner de la perspective. Avec un premier plan puis un second puis un troisième… Ou par un chemin… Savoir que les lointains sont très souvent plus clairs, plus vaporeux et que les premiers plans sont plus fermes, plus contrastés. Si tous les plans sont de même tonalité, il n’y a plus de profondeur.
La troisième difficulté c’est la composition. Pour rendre visible un paysage il faut construire une composition qui lui permette de respirer. Il faut donc savoir (au moment de la prise de vue!) pourquoi on a placé la ligne d’horizon à cet endroit, pourquoi cet arbre est au milieu, où est le sujet principal. Si on a juste cadré sans composer, c’est le spectateur qui doit trier dans le fouillis et, dès fois, il ne sait pas, n’a pas envie, à autre chose à faire, ne voit rien! Il faut donc penser au ciel, à la lumière, aux ombres etc.
Caillou, 29 mai 2009