– Où ais-je encore foutu mon portable ? À chaque fois que je me barre je passe une heure à le chercher partout ! Comme si je ne pouvais pas le ranger à chaque fois sur la commode… Mais quel con je suis!
Il tournait en rond dans le salon, cherchant du regard sur les étagères, sur la tablette, puis fit tout le tour de l’appartement, mais rien ! Le boitier était introuvable.
– Si je ne l’avais pas éteint je vais me téléphoner pour l’entendre sonner et je saurais où il est!
Archives de catégorie : Contes et Nouvelles
Le trou dans le mur
Après le rond-point de L., la 4 voies s’enfonce entre deux murs de briques rouges. Elle est bordée ainsi sur plusieurs centaines de mètres, après un long virage, et ce n’est qu’à l’entrée de M., quand je passe sous le pont, que le mur qui file à droite s’interrompt brusquement puisqu’il tourne alors et longe la route de M. Il en est ainsi sur presque tout le pourtour de la ville. Derrière ces parois « antibruit » on voit parfois les hauts d’immeubles sales où s’entassent plus de 25 000 personnes.
LE CAUCHEMAR
Devant l’école de mon quartier il y avait une échoppe, celle d’une marchande de bonbons. C’était une petite boutique pimpante tenue par une charmante vieille demoiselle, mademoiselle Line, Courte de son nom de famille. Elle y vendait, dans toutes les couleurs et les goûts deux sortes de bonbons: des pois à rayures et des pois à pois. A chaque sortie de l’école les enfants heureux envahissait le magasin en riant.
LA NUIT DES TEMPS
Une masse immense de gens de toutes sortes et de tous âges se dépêtrait dans les hautes herbes et le sable, éclairée par des torches vacillantes tenues à bout de bras. Je n’y voyais presque rien dans ces éclats de lumière brusques et ces sauts dans le noir. Des cris dans le lointain nous poursuivaient au milieu du silence oppressé de nos respirations haletantes. Je crois bien que nous courions ainsi depuis 2000 ans.
À l’aurore il y eut un arrêt auprès d’une grange abandonnée, en ruine. Affalés un peu partout mes compagnons de fuite tentaient de reprendre un peu de souffle. Certains s’assoupissaient déjà.
Sur la crête de la colline, au-dessus de nous, l’armée de nos poursuivants se profilait dans le ciel d’encre sale. Lorsque le soleil apparut, leurs armures brillèrent alors que nous étions toujours dans l’ombre.
«Ils ne nous attaquent pas ?» demandais-je au jeune homme en toge blanche allongé auprès de moi dans l’herbe. «Jamais à l’aube, ils prient». Il était très beau, une couronne de fleurs dans les cheveux. Il me demanda mon nom. «Caillou, reporter du Coquelicot, de Toulouse» lui dis-je «et toi, qui es-tu ?». «Je suis Épiphane, fils de Carpocrate. Je vivais à Alexandrie au début du deuxième siècle». «Et pourquoi cours-tu comme ça ?» Il me désigna un des cavaliers, au centre de l’immense armée immobile. «Tu vois celui-là, c’est Irénée ! Il veut me faire la peau.»
FUGITIFS
Le long de la nationale, on marche en rang, deux par deux.
J’ai semé mes copains, ils me gonflent parfois : « Mouloud par-ci, Mouloud par-là ». Je me suis approché et je lui ai souri.
Laura me tient par la main. Je souris béatement, les pieds dans les hautes herbes, et je dois faire gaffe aux tentacules des ronces qui essayent de me griffer mon bob aux couleurs de Sarcelles.
Laura me tient par la main.
L’ECHELLE
Non ! Alexandre tu ne vas pas dans l’eau juste après avoir mangé !
J’ai les yeux fermés, je me concentre, mais cette petite plage est là, tout autour de moi, et même un peu trop près de moi. Plus un seul espace de sable sous les serviettes multicolores. Des seins flasques et des fesses avachies, du rose, du blanc, du couvert de pommade luisante et du bruit, beaucoup de bruit. Comment me suis-je retrouvé là?
La cave
La porte de la cave s’est ouverte lentement, pour ne pas grincer. Il est entré et a posé l’attaché-case sur un carton. Il a plié son pardessus et il s’est assis dans l’angle du mur et il a fermé les yeux. Par le soupirail, il n’y a que la lumière du réverbère de la rue, le jour n’est pas encore levé. Au loin, le train de 7h29 fait crisser ses freins dans la gare. Les voitures qui tournent l’angle de l’avenue se font de plus en plus fréquentes et l’immeuble s’ébroue. Il entend les bruits des pas qui descendent l’escalier commun, la porte d’entrée qui claque, les réveils qui sonnent, les radios qui s’allument dans les cuisines, les enfants qui déjeunent et les voix sourdes des parents qui les pressent.
Vive la production populaire
Un vieux texte de 1982, du temps des utopies d’autogestion.
Ma compagne le trouve un peu puéril mais pour moi il y a 2 phrases qui le sauvent de l’oubli de ma vielle malle. À vous de juger.
Ceci dit j’annonçais la glaciation et non le réchauffement de la planète!
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