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La douleur

J’ai le caddie devant moi qui roule. Comme tous les mercredi matin, je fais les courses, ma liste à la main. Je viens de bonne heure avant qu’il n’y ait foule. Dehors il fait beau. J’en ai pour deux petites heures. J’aime ce hors du temps, ce moment de solitude affairée, ces gestes de fourmis au milieu de la fourmilière. J’aime ce jeu de piste, trouver l’article en faisant le moins de chemin possible, jeter un coup d’œil discret sur les promotions, cocher sur mon papier, revenir quand même sur mes pas… Contourner les palettes encombrant les rayons, dire bonjour aux quelques employés que je connais encore, prendre mon temps avant que trop de clients ne se bousculent…
Un peu plus tard, il y a déjà un peu plus de clients, je traverse le rayon des fruits et des légumes.
J’ai besoin de quelques tomates, de carottes, d’une salade, d’une dizaine de petites pêches. Au milieu du rayon, entourée d’une demi-douzaine de balances, une femme que je connais un peu pèse les légumes que les clients posent sur les plateaux. C’est une petite femme ronde, qui parle fort, qui rit souvent. D’origine portugaise, elle en a gardé l’accent chantant. Elle travaille ici depuis très longtemps, ne doit plus être très loin de la retraite. Nous nous sommes côtoyés dans des manifestations syndicales. On se connaît.
Comme à chaque fois que je passe dans le rayon des fruits et des légumes, je la salue et lui demande si elle va bien. Elle me sourit et me répond immédiatement, tout en appuyant sur la touche correspondante à mes carottes, oui, elle va bien… Elle pose l’autocollant sur mon sac en plastique… Mais que c’est son mari… petit coup d’œil sur la balance à droite… qui est très malade… elle appuie sur la touche des pêches en promotion… on lui a découvert… l’autocollant sur le sachet… la maladie d’Alzheimer… la balance à sa gauche… je m’en doutais déjà… le ticket pour les abricots… depuis trois ans, mais je me disais que c’était… à droite… des conneries
Je pose mes tomates sur le plateau. Au moins quatre pèse légumes sont occupés. Les clients ont préparé leurs emplettes sur le devant de leurs caddies et les posent au fur et à mesure que mon ancienne collègue les leur pèse. Ses gestes sont déliés rapides, précis. Elle fonce tout en me parlant vite, elle jette un regard sur le sachet transparent, d’une main tapote la touche correspondante, tout en regardant un autre sac sur une autre balance, elle sort le ticket… C’est un ballet précis… En faisant du vélo… Les pommes… Il a regardé des travaux des ouvriers de la voirie… l’autocollant… Il n’est pas descendu de son vélo… les artichauts… il est tombé dans la tranchée… coup d’œil… Ils l’ont emmené à l’hôpital… des courgettes… m’ont appelé ici
Moi, je suis là, comme un imbécile, je ne sais pas quoi dire. Je lui demande quel est l’âge de son mari… 67 ans… Je le vois bien qu’elle a les larmes aux yeux mais qu’elle continue à peser les légumes, à toute vitesse, par habitude, sans réfléchir, dissociée entre ce qu’elle fait et ce qu’elle dit… Et comme pour me raccrocher au plus petit réconfort possible je lui demande bêtement si cette maladie évolue lentement. Elle hausse les épaules… Ils n’en savent rien… Je bredouille quelques mots d’encouragements… Et je m’en vais.

Quelque instant plus tard devant un grand écran de télévision, dans les rayons des DVD musicaux, je vois Céline Dion qui chante, en duo, sur une scène immense, à Québec, un rock que j’aimais beaucoup. Elle est un peu bouffie, dans une très courte robe moulante. Ses gestes sont calculés aux millimètres près. Elle arpente la scène, le doigt tendu, d’un pas décidé. Elle relance l’autre chanteuse, tout aussi vieille et laide, puis fait des clins d’œil à la caméra. Et pourtant, derrière cette façade un peu vulgaire, fanée, il y a toujours ce rock de Jean-Jacques Goldman : J’irai où tu iras, si beau, si plein d‘énergie, si plein de bonheur.
Et là, comme un con, je retiens mes larmes. Moi j’ai 60 ans… Que le temps passe vite !
Allez ! Je sors de là. Les surgelés vont se perdre.

Caillou, 4 juin 2009

Une version ancienne de rock sur http://video.muzika.fr/clip/16405

Photo de paysage…

(Ce printemps, je vais me lancer dans la photo de paysage…)

La première difficulté c’est que nous sentons l’univers tout entier lorsque nous prenons une photographie de paysage, mais nous ne cadrons qu’une portion. 10° ou 20° sur un ensemble de 360°. La différence entre ce cadre restreint et le hors-cadre va se sentir quand on regarde l’image après. Il faut donc permettre au spectateur de sentir quand même ce hors-cadre. C’est idiot, mais les branches des arbres qui encadrent souvent les photos niaises ont cette fonction: “s’il y a des branches au-dessus c’est qu’il y a des arbres tout autour…”

La seconde difficulté c’est la profondeur. Quand nous ressentons l’émotion d’un paysage grandiose, même frontal, nous savons qu’il est aussi immense devant nous. Or nous le traduisons en 2 dimensions. Sur une photo, il n’y a plus de profondeur… (À moins de faire de la photographie stéréoscopique…) Cette espace, il faut le faire ressentir au spectateur, refuser la frontalité. Un paysage ce n’est pas une scène. Il faut permettre au regard de pénétrer dans le paysage. Donner de la perspective. Avec un premier plan puis un second puis un troisième… Ou par un chemin… Savoir que les lointains sont très souvent plus clairs, plus vaporeux et que les premiers plans sont plus fermes, plus contrastés. Si tous les plans sont de même tonalité, il n’y a plus de profondeur.

La troisième difficulté c’est la composition. Pour rendre visible un paysage il faut construire une composition qui lui permette de respirer. Il faut donc savoir (au moment de la prise de vue!) pourquoi on a placé la ligne d’horizon à cet endroit, pourquoi cet arbre est au milieu, où est le sujet principal. Si on a juste cadré sans composer, c’est le spectateur qui doit trier dans le fouillis et, dès fois, il ne sait pas, n’a pas envie, à autre chose à faire, ne voit rien! Il faut donc penser au ciel, à la lumière, aux ombres etc.

Caillou, 29 mai 2009

La vie rêvée est bien plus belle !

Il pleuvait.

Les rues du centre ville luisaient, désertes en cette fin d’après-midi dominicale. Sorti de la gare et de ses quelques bars ouverts dans la rue lui faisant face, je n’avais rencontré personne et je me demandais bien où je pourrais perdre les 3 heures qui me séparaient de ma correspondance. C’est alors que je vis, au carrefour, luire les étoiles de l’Alphabet. Un cinéma de quartier, pas encore excentré, pas encore vendu. On y projetait un vieux film en noir et blanc qui devait, d’après le titre, parler d’assassinats et d’évasion. « C’est déjà commencé depuis 10 minutes » me dit la caissière en me tendant ma monnaie. « C’est pas grave, merci mademoiselle ». Dans le hall un monsieur plus très jeune, dans un vieux costume fripé, m’attendait et a déchiré mon ticket et m’indiquant d’un coup de menton le couloir tapissé de moquette rouge qui menait à la salle.

Celle-ci était plongée dans le noir et l’absence d’ouvreuses (elles ont disparu depuis des années me semble t-il) ne me facilita pas la tâche. J’enlevais mon imperméable trempé et en tâtonnant j’ouvris un siège et m’assis. L’écran était presque noir. On était au fond d’une forêt de sapins (noirs) et le jour (blanc) ne se devinait qu’entre les troncs serrés. Je mis quelques instants à comprendre le lieu et l’action. Deux hommes, vêtus d’uniformes gris, avançaient rapidement et sans faire de bruit en se suivant. On les voyait surtout de dos. Au loin des chiens aboyaient furieusement et leurs cris se répercutaient en écho dans les frondaisons. L’orée du bois se rapprochait et l’on entrevoyait des prés puis, au loin, des sommets enneigés. L’un des deux hommes, le plus jeune, se retournait de temps à autre, l’air inquiet. On sentait qu’il aurait aimé questionner l’autre mais qu’il n’osait plus le faire. Le premier marchait, sans arrêt, et l’on entendait sa respiration essoufflée. « Robert ! Magnes toi ! On va longer le bois. Au bout du pré, il y a un gué sur le torrent. Si on se grouille on y sera avant eux sinon… on est cuits ». À ces quelques mots murmurés, Robert accéléra encore le pas et paru plus résolu. Ils disparurent derrière une crête et la caméra erra lentement dans la forêt tandis que le raffut de la meute se rapprochait.

La fatigue de ce long voyage en train se fit sentir et j’eus de plus en plus de mal à concentrer mon attention devant cet écran sombre et ces larges plans presque immobiles. Qui étaient ces gens ? Pourquoi fuyaient-ils ? À quelle époque cela se passait-il ?

J’ai du m’assoupir quelques instants car je ne me souviens pas de ce qui s’est passé jusqu’au moment où j’ai retrouvé les deux hommes en uniformes gris seuls dans un compartiment de train. L’aîné regardait l’autre en train de dormir, la tête inclinée sur le côté. Par la fenêtre on voyait un paysage de bord de fleuve qui filait. Il se pencha et tapa légèrement sur le genou de son compagnon : « Robert, réveilles-toi, on arrive ». Le train ralentissait en traversant maintenant des quartiers ouvriers. Puis il entra dans une grande gare à verrière. Je m’étonnais de voir que le film avait été tourné exactement dans la gare où je faisais cette courte escale. Je reconnus immédiatement les mêmes quais, la même horloge, le même buffet au bout à droite du quai n° 1 et la même sortie des voyageurs que les deux hommes empruntaient maintenant, presque en courant.

J’avais aperçu tout à l’heure, à droite de la sortie, les vitres sales d’un commissariat de police. Je le reconnus immédiatement dans le filé de la course des deux fuyards. La porte en claqua en s’ouvrant et un flic hurla « Rrêtez vous ! ou j ‘tire » en dégainant un énorme pétard noir. Robert et son compagnon étaient déjà à l’autre bout du parking et fonçaient vers la gare routière. Les flics déboulaient de partout. Une voiture freina à mort sur la chaussée mouillée et cacha l’espace de quelques instants la vue des deux treillis gris. Un gros plan sur le visage de Robert, en sueur, le regard traqué et on entendit le premier coup de feu siffler un peu au-dessus de lui tandis qu’il se jetait sous une balustrade et roulait sur lui-même dans l’herbe sale des bords du canal. Son compagnon courait plus haut et son soufle court envahissait toute la bande son, par dessus les hululements des sirènes et les sifflets de la police.

La nuit tombait avec la pluie et ils longèrent un mur lépreux interminable couvert de tags et de signatures incompréhensibles. Ils avaient semé les flics mais pour combien de temps ? Ils n’iraient pas loin s’ils ne trouvaient pas un abri et d’autres vêtements que ces vareuses grises qui manifestement les désignaient aux regards des forces de l’ordre.

Ils arrivèrent à un carrefour que je reconnus là aussi immédiatement. Au bout de l’avenue on voyait le gyrophare des flics qui arrivait. Les deux hommes cherchaient une échappatoire et, sans se concerter, se précipitèrent vers le cinéma. Je les vis entrer précipitamment et reconnus le même visage de la caissière. Décidement les réalisateurs de ce film avaient tourné dans des décors naturels. Quelle coïncidence !

L’écran devint brutalement très sombre et je ne distinguais plus grand chose mais je compris que nous étions dans une salle du cinéma. Un film en noir et blanc était projeté et les deux hommes tâtonnaient dans le noir pour trouver les fauteuils. Je me dis que ce n’était vraiment pas une bonne idée pour des évadés de se cacher dans un cinéma, que les flics allaient arriver d’une minute à l’autre, et c’est alors que je réalisais qu’une respiration très forte était apparue juste derrière moi. Je n’osais pas me retourner.

Je me suis forcé à regarder l’écran pour ne pas leur donner l’impression que j’avais remarqué leur présence dans mon dos. Ils chuchotaient. Sur le film, je voyais le carrefour se remplir de voitures de police et leurs vives lumières tournoyer. Les flics couraient dans tous les sens. Il y eut un gros plan sur le visage de la caissière qui hoquetait « Dans la salle, là à droite ! » Les gros godillots écrasaient la moquette. Il y eut alors un bruit de cavalcade. J’ai senti une main m’arracher mon imperméable et deux silhouettes dévaler l’allée pour foncer vers la petite porte en-dessous de l’écran, celle sur le côté, toujours surmontée d’une petite lumière bleue avec «sortie de secours» marqué dessus. L’écran s’est éteint d’un seul coup et la lumière s’est allumée brusquement. J’ai regardé autour de moi et ce qui m’a semblé vraiment curieux c’est que j’étais seul dans cette salle de cinéma. C’est alors que les portes ont littéralement éclaté et j’ai été entouré d’une nuée de flics qui me braquaient leur flingue dessus. Terrorisé, je n’ai pas bougé d’un poil. Ils m’ont soulevé du fauteuil et porté d’une seul jet dans l’entrée du cinéma. « C’est lui ! C’est lui ! » hurlait la bonne femme derrière sa vitre. « Il est entré quelques minutes avant eux et leur a donné l’imperméable. »

La masse d’uniformes bleus s’est un peu écartée et j’ai vu arriver un gros type moustachu en complet veston. « C’est toi le Lyonnais. On a coffré tes deux complices. Alors tu vas être sage et nous dire qui de vous trois a tué la logeuse de Robert. T’as compris ». Puis se retournant vers ses hommes il a ordonné : « Allez embarquez-moi ça et que ça saute ! »

Et c’est juste à ce moment que le petit monsieur au costume fripé a levé le doigt et a dit au commissaire qui repartait déjà : « Mais non, mais non, l’assassin de la logeuse de Robert, c’est le docteur. Cela fait dix fois que je le vois ce film et je le sais bien. C’est le docteur parce que la concierge avait réalisé qu’il entretenait la voisine du troisième, et qu’elle était bien décidé à le dire à tout l’immeuble».

Après, tout est devenu très embrouillé et finalement… j’ai loupé ma correspondance.

Caillou, texte paru en février 1999 dans Le Coquelicot

Disparaître en Indochine – 27 (et dernier)

Chapitre 27 : Die welt in der wir leben.*

À travers les vitres embuées du taxi, Thierry regardait défiler les grandes avenues parisiennes. Nathalie, qu’ils étaient allée chercher à la gare Montparnasse, était à ses côtés. Blanchard, devant, s’était assis à côté du conducteur. Après l’avenue Jean-Jaurès, le taxi vira à droite et prit l’allée de platanes avec, tout au bout, l’entrée du cimetière de Pantin. Continuer la lecture de Disparaître en Indochine – 27 (et dernier)

Disparaître en Indochine – 26

Chapitre 26

Robert Chénières était plutôt mal en point. Il pleurait, ayant fermé les yeux, le visage torturé par des tics, et sa respiration, de plus en plus hachée, témoignait de son état de nervosité. Blanchard eut peur d’un arrêt cardiaque, fatal avec un vieil homme aussi fatigué. Il fallait aller chercher du secours.
– Monsieur. Vous n’allez pas bien. Les services de secours vont arriver. Voulez-vous que nous prévenions quelqu’un de votre entourage ? Continuer la lecture de Disparaître en Indochine – 26

1er Mai

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Dans les rues
j’ai marché, j’ai marché
pour faire monter la crue
qui allait les noyer

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Caillou, 2 mai 2009

Extrait d’une chanson de “La teigne”:
Un reggae gai

Dans les rues
j’ai croisé, j’ai croisé
le regard des exclus
que tout l’monde ignorait
Dans les rues
j’ai crié, j’ai crié
que l’on en pouvait plus
qu’il fallait tout changer
Dans les rues
j’ai cherché, j’ai cherché
les puissants, les dodus
qui nous font tous suer
Dans les rues
j’ai marché, j’ai marché
pour faire monter la crue
qui allait les noyer
Dans les rues
nous étions des milliers,
décidés, convaincus
à ne plus reculer
Dans les rues
j’ai chanté, j’ai chanté,
quand on a enfin vu
leur État s’effondrer
Dans les rues
j’ai dansé, j’ai dansé
sur les pavés des rues
l’avenir était gai !

Disparaître en Indochine – 25

Chapitre 25

Thierry remontait la rue de la Charité en se dirigeant vers la place Bellecour lorsqu’il vit Blanchard qui  arrivait en sens inverse. Le vieux flic lui fit signe du regard et d’un très léger hochement de tête de ne pas l’aborder. Quand ils se croisèrent le jeune homme vit immédiatement les deux types en blouson de cuir qui arrivaient vers lui en discutant. Le plus petit des deux l’examinait attentivement, faisant semblant d’être captivé par ce que racontait son compagnon. Continuer la lecture de Disparaître en Indochine – 25

Disparaître en Indochine – 24

Chapitre 24

On m’appelle Simone, mais mon vrai nom c’est Anna. Anna Blumenstein. Je suis polonaise, née à Lodz. Papa était contremaître dans une usine textile, et ce n’était pas un juif très pratiquant. Il était militant du Bund, donc un de ces juifs socialistes, qui refusaient le sionisme. À la maison nous parlions le Yiddish. Dès l’âge de 7 ou 8 ans il m’emmenait dans les manifestations de rues qu’ils organisaient pour protester contre la dictature de Pilsudsky. C’était dangereux, mais nous courions vite. Les autres juifs, dans notre quartier, n’étaient pas, loin s’en faut, des militants de gauche. Nous avions souvent des bagarres, religieux d’un côté, sionistes, socialistes ou communistes de l’autre. Continuer la lecture de Disparaître en Indochine – 24

Disparaître en Indochine – 23

Chapitre 23

Le jeudi suivant, dans le train qui le menait à Lyon, Thierry lisait les journaux du matin. Les grands titres parlaient tous de la fin de la guerre entre l’Irak et l’Iran. Un accord de cessez-le-feu venant enfin d’être négocié entre le successeur de l’Imam Khomeiny et les émissaires du tyran de Bagdad. Un éditorialiste envisageait un bouleversement du paysage diplomatique mondial. Le million de morts entassés dans le Chat el Arab avaient du, eux, en modifier le paysage réel. Continuer la lecture de Disparaître en Indochine – 23

Disparaître en Indochine – 22

Chapitre 22 ( Mais il s’agit plutôt d’un prologue…)

Cage d’escalier, 6ème étage. Il referme la porte de l’appartement, se dirige vers l’ascenseur, et appuie sur le bouton d’appel.
Le cliquetis mécanique de la vieille machinerie qui s’ébranle rompt le silence de cet immeuble bourgeois, à cette heure de la matinée totalement silencieux.
La lumière du soleil qui pénètre par la grande baie du palier illumine tout l’escalier, rebondissant joyeusement, de marche en marche, sur le tapis rouge maintenu par des tiges d’acier dorées. Continuer la lecture de Disparaître en Indochine – 22