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Alger. 9 avril 2012.

Nous partons.

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L’avion tremble, s’ébroue, décolle, s’envole, et droit devant c’est Alger qui m’attend. Ce voyage j’en ai rêvé longtemps. Et c’est aujourd’hui, enfin, le grand départ. Vers le pays inconnu de Madeleine, le pays d’enfance de ma mère, celui dont elle parlait souvent et que je ne connais que par les lettres, les cartes postales, les photos anciennes des albums de familles. La cabine est totalement remplie. Beaucoup d’Algériens bien sûr, qui retournent au pays, et comme c’est le début des vacances scolaire on entend beaucoup de cris d’enfants.

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Aquilina, ma compagne de voyage, m’a laissé le côté du hublot. Elle sympathise très vite avec son voisin, un jeune infirmier habitant de Tournefeuille, qui part en vacances dans sa famille, quelque part dans le Sud algérien, vers Ghardaïa. Ils se sont trouvé un ami commun. Quelques instants plus tard, il nous invite déjà, à venir dans son village, visiter son pays. Il lit «La guerre d’Algérie » le pavé de Mohammed Hardi et Benjamin Stora.

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À l’arrivée, à l’aéroport Houari Boumediene, (Maison Blanche) nous faisons presque une heure de file d’attente pour valider nos passeports. Dans cette queue interminable, je vois les premiers travailleurs chinois, en groupe, des fidèles revenant de la Mecque, donc tout de blanc vêtus, et surtout les premiers intégristes, barbus, en quamis, dont une femme totalement habillée de noir, dont même les yeux sont cachés, comme une sorte de Belphégor. Nous attendons presque autant que la durée du vol de Toulouse à Alger. Mais il n’y a pas de cohue, juste une sorte de patience.

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Un peu plus loin, nos sacs à dos récupérés, nous sommes accueillis par Y. et T., qui nous emmènent en voiture jusqu’à Hussein Dey. T. est en licence de «management». C’est un voisin d’Omphale. Y. son neveu, est lui au chômage, mais il m’assure que ce n’est pas grave, qu’il y a beaucoup de travail en Algérie, que c’est en plein boom, même s’il s’agit d’emplois précaires et mal payés. Il travaille habituellement dans des entreprises de téléphonie. Le SMIC algérien est à 180€ par mois, soit 27 000 dinars (au cours non officiel de 148%).

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La circulation est très dense et la conduite se fait un peu à l’intimidation, en changeant brusquement de file. Y. fait le guide. Il nous désigne un quartier d’immeubles modernes, Fort-de-l’eau, (Bordj El Kiffan) dont le nom m’évoque immédiatement l’immigration minorquine en Algérie coloniale. Ce qui devait être, à l’époque, une terre de maraîchers est maintenant, dans cette interminable banlieue d’Alger, devenue une grande cité moderne, entourée d’autoroutes. Nous entrons, d’après ce que je vois, dans une grande métropole grouillante de vie.

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À Hussein Dey l’immeuble où habite notre amie Omphale  est très curieux. Il date de l’époque coloniale. C’est un grand rectangle de plusieurs étages qui abrite une vaste cour intérieure. Les balcons courent à chaque étage. Au rez-de-chaussée, sous la cour, on trouve un marché couvert. Dans l’entrée correspondant à l’escalier qui mène chez notre hôte, je découvre une mosaïque qui doit dater des années trente et qui prône l’ordre et la concorde. Tout est vieux et décati. L’ascenseur ne fonctionne pas, l’escalier sent la pisse de chat…

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Omphale est enseignante à la fac d’Alger. Elle est prof de physique. Son appartement qui était un logement de fonction à été vendu, pour une somme modique et elle en est donc propriétaire.

DSC04105Après les embrassades, nous repartons pour faire quelques courses et visiter le quartier.DSC04124

Dans le soleil couchant les vieux immeubles européens de l’avenue de Tripoli, qui n’ont manifestement jamais été entretenus ou ravalés, sont magnifiques, tragiquement magnifiques. Le tram qui vient d’être installé est encore à l’essai. Cette très longue avenue, avec d’un côté Kouba et de l’autre le centre ville d’Alger vient de perdre ses arbres. Les Moulins-Narbonne, qui longent les voies du chemin de fer et vont bientôt être détruits, sont occupés par des familles entières. Des immeubles neufs surgissent également, avec des panneaux en chinois.

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Plus haut, dans le quartier nous découvrons les jets d’eau de la petite place devant le palais du Dey, les fresques à la gloire des Algériens illustres, les arbres chaulés et surtout, la grande nouveauté : l’entrée du métro.

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Le soir avec nos ami(e)s, nous refaisons le monde en mangeant du poulet et moi je suis très impatient d’aller, demain, découvrir Alger.

Caillou, 23 avril 2012

Le groupe UNIR 11° … et Fernand Tocco

Cette histoire ne serait pas totalement close sans un prolongement, en forme de farce…

En cherchant Fernand Tocco, le fondateur/ manipulateur du groupe UNIR, qui disparaît de la circulation en 1973, je trouve tout de suite, sur la toile, une référence étonnante: ici
Fernand Descombes, pseudonyme de l’écrivain Fernand Tocco.
Lire ici:
Il réapparaît un temps (1978-1983) comme auteur de littérature policière sous les pseudonymes de Fernand Descombes, Stan Olera et Sanz Boto.

Alors je me procure trois de ces livres.

Morts croisés

Le plus ancien, est paru en 1978, dans la collection “le masque”: “Morts croisés” sous le nom de Fernand Descombes. C’est de loin, le plus intéressant des trois car il joue sur l’idée d’une résolution du crime contenue dans une grille de mots croisés. C’est un roman policier de déduction. Il y a certainement trop d’actions, trop de crimes, trop de personnages dans un si petit livre. Ce qui donne un récit trop brouillon, très loin de la rigueur “anglaise” de ce type très convenue de littérature. Les personnalités du commissaire et des criminels ne sont pas assez fouillées. C’est un exercice de style, mais l’idée de la grille de mots croisés en donne quand même la lecture attrayante. Sur le fond,  je remarque quand même que le commissaire tue froidement les “méchants” plutôt qu’ils ne s’en sortent en salissant la police française. C’est donc un justicier qui ne respecte pas la loi…

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Le second livre que j’ai lu est paru en 1979, sous le nom de Stan Oléra, a pour titre “Chnouf”, dans la collection Euredif. Il raconte l’élimination, aux Etats Unis et en France, d’une organisation criminelle de vente de drogue. Les “justiciers” français sont une équipe de trois “spécialistes” qui se font enrôler pour faire ce que la police américaine ne peut pas faire: le bien, et qui ne se fait pas payer pour cela. Quelques scènes de cul sans intérêt, agrémentées de scènes de violence ou de crimes de sang froid, le tout déjà bien démodé, m’en rendent la lecture pénible. Mais là aussi,  il s’agit d’une lutte entre le bien triomphant avec des armes illégales contre un mal tentaculaire et hors d’atteinte de la justice ordinaire.

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Enfin, le troisième livre: “Le masque du renard” est paru en 1983, dans la collection “fleuve noir” sous le pseudonyme de Sanz Boto. Il déroule une arnaque très subtile, informatique, contre une banque, par un trio dont le chef est un boiteux amoureux. Mais cette combine, une fois démontrée, on retombe dans les scènes d’ultra violence et de rebondissements attendus. Je remarque quand même, que c’est encore une fois la jolie femme qui part avec le magot…

Je n’ai pas lu les autres bouquins de cet auteur…

Dans ces trois bouquins, aucune critique sociale. Tocco/Boto/Oléra/Descombes n’a rien d’un écrivain communiste. Il a tourné la page et n’est plus le Jacques Courtois qui s’est fait passer pendant 20 ans pour un oppositionnel en contact avec des membres du comité central du PCF.

Je ne sais plus rien de lui. Qu’est-il devenu? Il doit être mort? Il a du naître vers 1916…
Si quelqu’un sait ce qu’il est devenu, je suis preneur. D’avance merci

Caillou, le 29 mars 2012.

 

 

Le groupe UNIR 10° Conclusions provisoires

C’est un mensonge dans un mensonge

Quand j’ai commencé à m’intéresser au groupe UNIR c’était bien évidemment parce que ce mouvement, aussi petit, confidentiel et clandestin qu’il fut, avait été pendant plus de 20 ans le seul relais contre le stalinisme à l’intérieur même du Parti Communiste Français.
Sous la fidélité affichée au marxisme-léninisme, la volonté d’un retour vers les valeurs d’un Parti « bolchevik », je trouve, dans la phraséologie de l’époque, les critiques d’un fonctionnement pyramidal caractéristique du stalinisme, comme par exemple « Les bouches fermées », du n°7 d’avril 53 :

UNIR N°7 avr 53 Couv web

« …les initiatives sont formellement interdites aux cadres les plus responsables de notre Parti, transformés avec leur accord ou à leur insu, en véritables machines à approuver et à appliquer sans discuter».

Je me souviens de cet anti-stalinisme essayant d’allier le communisme et la liberté, de ces illusions sur la capacité de redresser le PCF, sur la volonté d’être dans la classe ouvrière donc, à l’époque, dans le Parti qui en était l’émanation… Tout ce fatras effondré depuis longtemps, j’en étais…
Et puis toutes les calomnies épouvantables, les rumeurs, les accusations que les directions successives du Parti faisaient courir sur cette opposition interne étaient par leur évident mensonge la preuve évidente qu’UNIR menait un très juste combat. « Plus de démocratie dans le Parti », ce n’était certes pas un programme politique mais valait bien qu’on les traite de flics, de renégats, de fascistes… Nous y étions habitués et n’avions pas d’oreilles à ces accusations.

UNIR N°3 dec 52 Couv web

J’avais aussi en reparlant d’UNIR l’intention de montrer que ce mouvement avait dans ses propres publications une réelle pratique démocratique, une ouverture permettant à tous les lecteurs de poser toutes les questions, d’affirmer tous les points de vue sans être censurés ou que les réponses soient condescendantes, professorales ou enfermées dans les limites étroites de l’idéologie de Parti. Cette «démocratie épistolaire» était pourtant, et c’est contradictoire, exercée dans un système que la clandestinité rendait à sens unique, totalement opaque, puisque aucun lecteur ne devait savoir qui posait la question et qui y répondait. C’est que j’ai essayé de montrer dans un autre billet.

Cette démocratie ouverte, sans mépris, mais réservée aux seuls camarades, je ne l’ai plus jamais retrouvée au sein des courants révolutionnaires que j’ai ensuite traversé. Nous y étions obsédés par « la ligne juste » ou par la répétition des gestes glorieux d’un passé mythifié. Certains courants ont pu même théoriser, dans les années 70, que le pouvoir de direction devait être pris par ceux qui avaient étudié le marxisme, comme s’il s’agissait d’une école avec ses maîtres et ses élèves, ses punitions et ses bons points. Trotskystes, maoïstes et même libertaires les organisations gauchistes des années 70 ne cultivaient pas du tout la démocratie interne. Elle y était sacrifiée au nom de l’efficacité et avait même des relents petits-bourgeois et si on n’y votait pas beaucoup c’est surtout parce qu’on appliquait les lignes successives décidées par les bureaux politiques… En imitant en cela le « centralisme démocratique » de notre ennemi principal : le PCF.

UNIR N°7 avr 53 Les bouches fermées

UNIR avait une autre conception où n’importe quel militant du Parti avait droit à la parole et surtout à être entendu. On pourra m’objecter que la fonction réelle d’UNIR étant de protester contre les exclusions et les atteintes à l’honneur des militants exclus, de regrouper les énergies réformatrices, les lignes politiques n’avaient du coup pas une grande importance, et c’est vrai. UNIR ne s’est jamais pris pour un parti et quand il a voulu avec « le Débat communiste » entrer dans un processus de création d’un mouvement politique : les « CIC », il s’est déchiré et a fini par disparaître.

Il y avait donc le mensonge stalinien et nous y étions habitués. Une vision du monde ou la moindre pensée critique vous faisait immédiatement basculer dans les rangs des ennemis de la classe ouvrière et de son parti. Ce mensonge qui transformait des héros de la résistance au nazisme, des anciens volontaires des Brigades Internationales en Espagne, des déportés de retour de Dachau ou de Ravensbrück, des dirigeants syndicaux de la grande grève des mineurs de 1941 en indicateurs de police, en provocateurs hithléro-trotskistes, en suppôts du grand capital.

Et bien ce mensonge évident était vrai !

Après toutes ces années, le PCF étant maintenant devenu ce qu’il est, un livre affirme, preuves à l’appui, qu’UNIR était effectivement un instrument monté par une officine anti-communiste, avec l’argent de la CIA et travaillant pour les Renseignements généraux ! Cela se retourne comme un gant. La cheville ouvrière d’UNIR, l’interface entre les lecteurs et le comité de rédaction, le seul qui apparemment avait la maîtrise du fichier des correspondants et de leurs pseudonymes : Jacques Courtois, s’appelait effectivement Fernand Tocco et était « traité » régulièrement par Henry Barbé , sa secrétaire étant  payée par « Paix et Liberté ». Donc aux ordres d’une organisation secrète anticommuniste financée par la CIA.

Bien que cette information ne remettent pas en cause l’honnêteté des rédacteurs d’UNIR, l’évidente utilité historique de ce mouvement, j’avoue qu’elle me trouble profondément. J’ai donc consulté (survolé !) la collection des brochures d’UNIR pour avoir accès aux textes, avec ce regard neuf, à la bibliothèque « Souvarine », à l’Institut d’Histoire Sociale de Nanterre, c’est-à-dire, pour aller vite, chez « ceux d’en face ».

On peut lire à ce sujet le billet très amusant de Caroline Fourest à L’institut d’Histoire Sociale de Nanterre:
https://www.cairn.info/article.php?ID_REVUE=NF&ID_NUMPUBLIE=NF_001&ID_ARTICLE=NF_001_0134

Caillou, le 17 mars 2012

 

Lettre à Mme Mauss-Copeaux

Bonjour Madame
Je n’ai pas pour habitude d’écrire à des auteurs.
Mais là je veux vous dire toute mon admiration pour votre travail.

Couv Algérie, 20 août 1955

Dans l’histoire de ma famille le “massacre de Philippeville” a été un événement fondateur dans la construction de la “perception” de ce qui arrivait en Algérie. Je veux dire qu’il y a un avant “Philippeville” et un après. Les lettres de mon arrière grand-mère, qui vivait à Alger, et qui écrivait à ma mère, en France, en témoignent. Avant, cette très vieille dame pense lucidement que la colonisation ne pourra pas continuer, que : “Personne n’est heureux ici. Une angoisse pèse sur le monde et tous les matins on se demande ce qui a pu se produire au cours de la nuit. Il n’y a pas plus d’Algérie que de Maroc ou de Tunisie. C’est le soulèvement du peuple arabe tout entier qui commence.” (18 décembre 1954).

Cette correspondance (des extraits) est lisible sur mon blog.

Après c’est la peur et elle brouille toute réflexions. Gamin, j’ai toujours entendu, dans les repas de famille “le massacre de Philippeville” (et les attentats d’Alger) comme la preuve de la barbarie des indigènes et du FLN. Et l’opinion “anti-colonialiste” de ma maman n’empêchait nullemment son père, son frère et tous les autres de marteler cette “opinion”.
Aussi, quand j’ai vu le film de Llédo: Algérie, histoires à ne pas dire, je me suis retrouvé de nouveau dans cette “terreur” et cette incompréhension. C’est un film émouvant, pour moi éprouvant, mais il n’est pas clair… Pas en tout cas sur la responsabilité du FLN dans le déclenchement de l’émeute. Et puis c’est un film qui s’oppose à un silence algérien sur cette question, et j’entendais trop les critiques qui, froidement, estimaient que “lever ce tabou” s’était critiquer la lutte d’Indépendance.
J’avais donc plusieurs questions:
– Pourquoi le FLN a lancé cette opération ?
– Comment peut on en arriver à massacrer des femmes et des petits enfants ?
– Comment peut on faire passer ces “crimes contre l’humanité” comme peu importants et honorer les commanditaires, les égorgeurs ou les poseurs de bombes?
Or votre livre m’ouvre les yeux.
– Il met en perspective le massacre de Philippeville dans l’histoire plus globale de la répression et des crimes de la colonisation, la haine, le racisme et la peur constante des indigènes…
– Il rectifie les erreurs, les manipulations et les fantasmes.
– Il précise le rôle et les responsabilités du FLN dans ce massacre. Le fait qu’il a été débordé par l’ivresse émeutiere  des “sétifiens”, des habitants des gourbis des bidonvilles… Par cette bouffée de haine ressassée par des années de mépris.
– Il compare avec raison ce qui s’est passé le 20 août 55 et la répression qui a suivie.

Et ce faisant vous n’oubliez pas de témoigner de la compassion pour les victimes européennes. Donc vous ne vous réfugiez pas derrière des comptabilité ou des comparaisons froides. Vous dites, en tant qu’Historienne, voilà les faits et vous le faite avec sensibilité. C’est ce que je pense qu’il faut faire. Surtout cette année! Ne pas nier l’horreur, ne pas s’en repaître comme le font les nost’algériques et pouvoir enfin regarder ce passé en face, en respectant toutes les douleurs.

Il me reste juste à vous demander qui a fait, à votre connaissance, le même travail sur les attentats d’Alger, sur les massacres d’Oran?

Un dernier point d’admiration c’est comment vous vous en sortez avec l’éternel débat entre Mémoire et Histoire. Vous n’avez pas rejeté les mémoires des témoins mais vous les avez confirmées ou infirmées avec des faits historiques recoupés. C’est vraiment un très beau livre et un livre utile! Je ne suis pas du tout un historien, je n’en ai pas la rigueur.
Avec tous mes remerciements
Cordialement

Caillou

Le groupe UNIR 9°: Courtois est découvert

Et puis, Alain me passe un livre de Victor Leduc, où l’on trouve une mention de Jacques Courtois… Et c’est la confirmation: Jacques Courtois est bien Fernand Tocco, un indic’, qui manipule UNIR depuis le début.

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Les Tribulations d’un idéologue.
Chapitre : Sur la voie de l’autogestion
Pages 386 et 387

Épisode policier

Je dois aussi noter, pour la vérité historique, la présence d’un singulier personnage qui joue un rôle, non dans l’orientation des CIC, mais dans leur organisation, Jacques Courtois, l’homme du bulletin Unir, un organe d’opposition interne qui paraît depuis septembre 1952 et qui a réussi à obtenir la collaboration d’un certain nombre d’anciens dirigeants communistes.

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Le groupe UNIR 8° Le fonctionnement

Le n°79 d’août 1959

 

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Pour des raisons de clandestinité vis-à-vis de la direction du PCF, pour protéger l‘anonymat des correspondants de la revue, le mouvement fonctionne de façon bicéphale avec :
Un collectif responsable qui reçoit le courrier, y répond, s’occupe de l’intendance, possède le fichier des abonnés et des correspondants, et qui transmet l’information, les questions et les opinions des lecteurs à un comité de rédaction qui lui anime la revue, y répond à des lettres dont il ne connaît pas les rédacteurs, lance des débats, rédige le supplément…
Entre les deux un seul militant, Jacques COURTOIS.
Et personne ne sait, en dehors de lui, qui appartient au Collectif responsable…

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Le groupe UNIR 7° La manipulation…

24022012-CouvC’est dans un livre de Frédéric CHARPIER : “La CIA en France” que je trouve une information tristement capitale sur la naissance du groupe UNIR et sur l’un de ses principaux organisateurs: Jacques COURTOIS. Pages 159 et suivantes…

Caillou. 9 mars 2012

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S’inspirant encore de l’étude de Charles Micaud, le plan « Cloven »  suggère enfin d exploiter la campagne anti-titiste alors menée par le parti. En 1950 elle frise l’hystérie. Tito est accusé de collusion avec Washington et traité de fasciste. Ces attaques fielleuses contre un ancien leader du mouvement communiste et héros de la résistance à l’occupation allemande en Yougoslavie ont créé des remous à gauche et au sein même du PCF. Micaud conseillait d’utiliser ces divisions en instrumentalisant via la police le bulletin Unir, qui regroupe une poignée d’oppositionnels et défend une ligne pro titiste. En fait, la méthode n’est pas nouvelle. En 1951, Jean Baylot, Georges Albertini et Henri Barbé ont déjà utilisé des groupes marxisants afin de concurrencer le parti sur son propre terrain et tenter d’en détacher le plus grand nombre d’ouvriers. À cette époque, ils ont fait main basse sur une autre feuille, La Lutte, créée en 1949 par un ancien député communiste, Darius Le Corre. La Lutte était alors l’organe d’un squelettique Mouvement communiste indépendant sans réelle base militante ni argent. Son directeur, qui a été  « récupéré » par la SFIO (203), collabore avec l’équipe d’Albertini.

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Le 50° anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie censuré à Samatan, dans le Gers.

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Regardes bien ce gosse.
C’est un petit mendiant algérien, riant, aux bras maigres, aux pieds nus. Photographié (par mon père), en 1952, quelque part à Alger, dans cette Algérie coloniale où ce môme n’avait pas d’avenir car pas la bonne couleur de peau.
Un sous-homme dans son propre pays, un indigène…

Regardes ces gamines.
C’est joli, c’est couleur locale, avec leurs voiles et leurs hardes, et ces seaux d’eau qu’elles doivent charrier, toujours pieds nus. Elles sourient, mais pour combien de temps encore ?

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La guerre d’Algérie,
qui commence le 1er novembre 1954,
a été dégueulasse.

Il y a eu des atrocités de part et d’autre, les massacres de civils européens, la torture généralisée, les attentats aveugles du FLN, les crimes des Harkis, le napalm sur les villages, les assassinats entre FLN et MNA,  les meurtres gratuits de l’OAS, les enlèvements, les appelés français tombés dans les djebels, des jeunesses gâchées, l’exode des pieds noirs, le massacre des Harkis…
Le peuple algérien a eu entre 300 000 à 400 000 victimes (Guy Pervillé)
Les pertes françaises : 27 500 militaires tués et un millier de disparus.
Pour les civils français d’Algérie, le nombre est de 2 788 tués et 875 disparus jusqu’au cessez-le-feu du 19 mars 1962. Il faut y ajouter 2 273 disparus entre le cessez-le-feu ­ et le 31 décembre 1962, dont plus de la moitié sont officiellement décédés.

 La fin de cette guerre mérite d’être fêtée.

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Et maintenant lis leur prose à tous ces nostalgiques de l’Algérie française. Ils viennent d’obtenir des maires de Samatan et de Lombez, dans le Gers, l’interdiction d’une rencontre festive pour saluer le cinquantième anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie. Elle était organisée par plusieurs associations. Ces courriers sont adressés à Alain Lopez, un des organisateurs:

Madame, Monsieur,
Je découvre avec consternation l’affiche concernant votre projet de “Fête du cinquantenaire de la fin de la guerre d’Algérie”. Pourriez-vous m’expliquer ce qu’il y a de “festif” à célébrer dans les drames qui ont jalonné l’année 1962 ?
Je me permets de vous rappeler, ou de vous apprendre, qu’après le 19 mars 1962 ce sont 100 à 150 000 Harkis, fidèles à la France, qui ont été massacrés dans des conditions épouvantables (avec leurs familles), plus de 10 000 Pieds-Noirs qui ont été égorgés ou enlevés, 530 soldats du contingent qui ont disparu. 1962, c’est aussi l’exode dramatique d’un million de Français
d’Algérie.
Pensez-vous que ces événements doivent donner lieu à des festivités avec en prime un couscous… histoire de faire couleur locale… et de tomber dans des clichés aussi péjoratifs que dégradants ? C’est d’une rare indécence.
La communauté rapatriée commémorera en 2012 ses morts et son douloureux exil. Pensez-vous que votre “fête”, dans un département qui accueillit tant de vos compatriotes d’Algérie, ne sera pas vécue comme un outrage et une injure ?
L’obscure association 4ACG que vous accueillez a une vision bien particulière de cette douloureuse période. Je vous suggère la lecture de son site internet sur lequel elle fait par exemple l’apologie du “Manifeste des 121″… 121 intellectuels français qui appelaient à soutenir les combattants algériens… contre les soldats français ! Parmi ces intellectuels, un certain JP Sartre qui écrivait “abattre un Européen, c’est faire d’une pierre deux coups, supprimer
en même temps un oppresseur et un opprimé”, lançant ainsi un véritable appel au meurtre des Français d’Algérie.
Association 4ACG qui salue également le “courage” du réseau Janson ou “porteurs de valises”… ces Français qui procuraient des fonds à la rébellion algérienne, fonds qui servaient à acheter des armes… pour tuer des soldats et des civils français !
Tous ces drames méritent donc des festivités ? Qui plus est avec ceux qui honorent les assassins de leurs propres soldats et compatriotes ?
Je transmets votre initiative à l’ensemble des associations de rapatriés en vue d’un éventuel rassemblement de protestation.
J’alerte également la Mission Interministérielle aux Rapatriés.
J’envisage également se saisir la préfecture car votre initiative risque de provoquer une réaction indignée de la communauté rapatriée, avec les risques de trouble à l’ordre public que cela suppose.

Je ne donne pas le nom du signataire…

 Monsieur, J’accuse réception de votre courriel.
Permettez-moi de vous dire que votre prose humaniste de façade est totalement vide de sens. Vous ne répondez pas aux questions essentielles.
Estimez-vous que le cinquantenaire de 1962 doive donner lieu à une “fête” ? Que faites-vous des Harkis qui sont considérés par vos amis du FLN (je crois savoir que
vous vous rendez chaque année en République algérienne, l’une des dernières dictatures
de la planète) comme des traîtres ? Comment osez-vous inviter l’association 4ACG qui érige en héros les assassins de vos propres compatriotes ? Etc etc
Vous avez réussi un tour de force, celui d’apparaître aux yeux de la communauté rapatriée comme l’archétype du “falso”. La totalité des associations de PN se mobilise contre votre indécent projet. Nous saisissons également le préfet du Gers concernant les risques de troubles à l’ordre public que votre initiative suppose puisque les associations de rapatriés envisagent un grand rassemblement symbolique à Samatan le 25 février prochain pour protester contre votre méprisable projet. Concernant le maire de Samatan, et au regard de votre réputation dans le canton, nous n’avons guère d’inquiétudes. Les dizaines de milliers d’adhérents de nos associations connaissent aujourd’hui votre nom. Mais sans doute pas comme vous l’auriez souhaité… Monsieur, vous êtes peut-être Pied-Rouge ou Pied-Vert, mais certainement pas Pied-Noir ! Nous ne vous laisserons pas insulter impunément les Français d’Algérie.

Je ne donne pas le nom du signataire… C’est le même.

 

Alain Lopez relit les lettres d’insulte reçues ces derniers jours. « Ta place n’est pas sur terre mais en enfer », « pauvre type », « sous-merde », « collabo » ; « je te pisse à la raie », « félon », « traître », « lopette », « communiste », « illuminé »… 

La projection du film “El gusto” est maintenue
pour le 25 février à Samatan.

Nous y serons, j’espère, très nombreux.

Caillou, le 12 février 2012

Rue 89

La Dépêche

El Watan

Agora

Le 25 février

J’avais alerté il y a quelques jours sur une censure de la liberté d’expression, par la mairie de Samatan, qui interdisait  une salle municipale sous la pression et les menaces de trouble à l’ordre public d’une poignée de nostalgiques de l’Algérie française. Nous voulions y fêter le cinquantième anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie. Heureusement le cinéma nous restait disponible pour projeter un film: El Gusto et avoir un débat grâce à l’association qui le gère.
Beaucoup de monde, une salle remplie, un film superbe, des témoignages émouvants, un débat riche sur la guerre d’Algérie et le travail de mémoire… Hier soir, à Samatan, nous avons donné une grande claque à la face de la haine et de l’intolérance.

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Caillou, le 26 février 2012

un galet dans les soutiens-gorge

Maman ? C’est quoi ce machin dans ton tiroir ?
Emilie se retourne en tenant le galet que j’ai toujours rangé entre mes culottes et mes soutiens-gorge.
Un souvenir d’escalade.
Elle est bien gentille ma fille mais des fois, sous prétexte de m’aider, elle m’emmerde ! Je ne lui demande pas de ranger mes vêtements. Je peux très bien le faire moi-même. Cela me fout de mauvaise humeur de la voir se mêler de mes affaires. Bon, c’est vrai que depuis la mort de mon mari et mon arthrose qui s’amplifie, j’ai bien besoin que l’on vienne me faire un peu de ménage à la maison, mais je préfère une jeune fille anonyme de l’association de quartier que ces intrusions indiscrètes.
Toi ? De l’escalade ?
Elle me regarde comme si je n’avais jamais été capable de grimper sur autre chose qu’un tabouret de cuisine.
Et pourquoi tu le ranges un galet dans tes sous-tifs ? Ce n’est pas sa place !
Elle me parle comme si j’étais une gamine. Elle me nanifie ! Si je ne dis rien, elle va jeter ma pierre, ou la ranger sur l’étagère, à côté des photos poussiéreuses.
Donnes-moi mon galet, laisses ce tiroir tranquille et viens t’asseoir ici.
Emilie hausse les épaules en bougonnant un peu, pour la forme. Je pense qu’elle se dit que je ne change pas en vieillissant, que je suis toujours aussi autoritaire et chiante. Mais je m’en fous ! Elle s’assoit sur le canapé, à côté de mon fauteuil. Je caresse un instant mon galet rond et blanc. Un silence s’installe. J’ai peur qu’elle veuille le combler en allumant la télévision. Alors pour retenir un peu ce moment calme je lui propose :
Tu veux que je te raconte d’où vient cette pierre ?
Elle a déjà la main sur la télécommande. Elle la repose et me sourit.
Si tu veux.
Je prends mon élan.
C’était en 56, je crois, en tout cas en plein été, j’avais… 17 ans… On est parti en montagne avec la bande des copains de mon frère.  Vers le lac de Gaube, en dessous du Vignemale. Avec Virginie, on était 2 filles et 4 garçons : ton oncle Michel, son  copain Yves, de Saint-Gaudens, un autre, un jeune, un blond dont je ne me souviens plus le prénom et puis il y avait Jean, un type un peu plus âgé que nous, qui était déjà installé comme arpenteur, à Cauterets. Ces quatre-là avaient juré qu’ils ne se sépareraient jamais. La bande s’appelait « la quadrature ! » Et leur devise « Ni sécable ni resécable ! » Des conneries, quoi, des trucs de jeunes…  On est donc parti du parking très tôt, vers 6 h. Le jour se levait à peine. Et puis on a grimpé lentement, tranquillement, à notre rythme. Virginie était plutôt derrière avec Michel. Elle était déjà très amoureuse…
Emilie m’interrompt
Virginie, ma tante ?
Oui, par filiation, vu qu’ils se sont mariés l’année suivante, c’est ta tante. Mais ce jour-là, c’était juste ma copine de lycée !
Oui je sais bien. Nos enfants n’arrivent pas à croire qu’il y a eu un temps où nous n’étions pas que leurs parents, leurs familles, un temps où nous étions des jeunes gens liés par d’autres raisons que nos enfants courant dans tous les sens, les repas du dimanche, autour des tables de première communion ou de mariages, autour des tombes aussi, dans des cimetières, sous la pluie. Mais je m’égare…
Donc on arrive au refuge vers 9 heures. Nous voulions monter vers les couloirs de Gaube et du Clot de la Hout.
Après une pause et un copieux petit-déjeuner, nous sommes repartis. Cela grimpe beaucoup en montant vers les névés du Vignemale. Michel et Virginie étaient déjà loin derrière nous. Yves et son copain, le blond dont je ne rappelle plus le prénom grimpaient plus rapidement. Moi je marchais avec Jean. Nous ne parlions pas, économisant notre souffle. Et puis voilà, c’est bête, mais le brouillard s’est levé très rapidement, en une demi-heure, en début d’après-midi. Et nous avons été séparés.
Je suis resté avec lui. D’un seul coup, il s’est mis à faire vraiment froid. Il appelait les autres mais dans tout ce blanc cotonneux, sa voix ne portait pas. Nous étions très inquiets. Pourtant au bord du chemin, nous aurions dû au moins être rejoints par mon frangin et mon amie… Mais personne ne venait… Nous guettions le moindre bruit, le moindre raclement de godasses sur les cailloux, mais rien.

Il s’est assis sur un gros rocher à côté de remblai. Moi j’avais froid. Je me suis assise derrière lui, mes jambes de part et d’autre, l’entourant. Il scrutait le brouillard, vers le chemin. Nous étions anxieux.
Alors j’ai cerclé son corps massif par la taille et je me suis réchauffée en me tenant serrée contre son dos. Il faisait l’innocent, prenant peut-être mon geste comme un signe de peur, de froid, ce qui n’était d’ailleurs pas faux, mais comme s’il ne sentait pas que j’en profitais aussi pour me serrer contre lui. Je le sentais frémir. Un peu comme un grand cheval. J’avais peur, lui aussi, mais pas simplement de nous être perdus dans la montagne et le brouillard. J’avais peur et envie de me perdre avec lui. Les pointes de mes seins frottaient contre la laine. J’avais chaud, j’avais froid, j’avais envie de lui… mais en même temps je craignais qu’il se retourne et m’embrasse ou me gronde, bref qu’il casse ce moment si fort avec des mots ou des gestes à lui, que je ne pourrais pas contrôler.
– Tu étais amoureuse ?
– Pas du tout ma fille ! Je ne le connaissais pas cet homme. C’était juste un instant, lié au brouillard à la montagne à ce corps rassurant, et puis aussi j’étais une très jeune fille… avec le désir de soulager les tensions érotiques qui me travaillaient ?
– Et il s’est retourné ?
– Non, mais il soufflait de plus en plus fort. Il avait compris… Il m’a pris les mains comme pour les réchauffer et il les caressait doucement Et puis très lentement j’ai posé mes mains, avec les siennes par-dessus, sur son engin, tu sais, son truc, enfin… son sexe… que je sentais bandé à fond à travers l’étoffe rugueuse de son jean. C’était animal, un truc que je n’aurais jamais pu faire avec un peu de raison…
– Et après ?
– Oh pas besoin de te faire un dessin ! Les choses se sont enclenchées… Sans se déshabiller, à cause du froid… Je l’ai bien arpenté, tu peux me croire, et quand on s’est rajustés le brouillard commençait à s’effilocher. Il était temps d’ailleurs car les autres étaient arrivés sur la cime et de ce point culminant ils auraient pu nous voir. Alors j’ai ramassé ce galet comme souvenir et je l’ai mis dans ma poche. Nous les avons rejoints, sans rien dire.
Elle est choquée. Je le sens bien. Ma fille ne peut pas croire que j’ai été cette une jeune fille…
– Et tu l’as revu ?
– Jamais. Enfin, si, de loin, à l’enterrement du quatrième, le jeune blond. Il avait été tué en Algérie. Son corps a été ramené à Cauterets. C’était en 60 ou 61. J’étais déjà mariée avec ton père…
– Et leur bande, la quadrature ? Ils n’étaient plus que trois ?
– Il y a des dissensions entre eux. C’est mon frère qui m’a raconté qu’ils se sont disputés, justement par rapport à la guerre d’Algérie. Ils l’ont tous faite, mais en sont revenus très différents. C’était cassé entre eux… Jean s’est marié. Il est monté à Paris… Et moi j’ai gardé ce galet dans mes sous-vêtements.
– Toute ta vie ?
– Et oui ma chérie. C’était un beau souvenir.

Caillou, 13 janvier 2012

Avec les 10 mots de M.C : escalade; rythme; soulager; humeur; nanifier; quadrature; culminant; arpenteur; resécable et dissension.
Merci pour elle… J’en profite pour vous inviter à en m’envoyer aussi.

Le groupe UNIR 6° Ce que disait UNIR, 52 et 72

Dans le premier bulletin d’UNIR, le N°1, d’octobre 1952, l’éditorial:

« Ce bulletin s’adresse à ta raison, a ton libre arbitre (..). Est-ce trahir que de briser la conspiration du silence et de l’acceptation inconditionnelle en posant aux cadres du parti les questions qu’ils ne pensent peut-être pas à se poser? (..) Il t’appartient donc, devant ce premier numéro de notre bulletin, de déterminer une position vis-à-vis de ta conscience de militant révolutionnaire. Vas-tu, en dirigeant responsable, examiner les arguments produits et tenter, après les vérifications honnêtes, de les peser, de les réfuter même, pour mettre cette conscience de militant en paix et te prouver que nous avons tort de critiquer la ligne présente du bureau politique indiscuté ? Vas-tu au contraire, en permanent soumis, déchirer ce bulletin, sous le prétexte facile qu’il est fractionniste, sans même peser les remarques qu’il contient, tout comme si tu avais peur d’être entraîné, de trouver là des vérités auxquelles tu ni le courage ni la capacité de répondre? ».

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