Vient de sortir un livre. De Robert Bober: On ne peut plus dormir tranquille quand on a une fois ouvert les yeux. Un article (élogieux) dans le Monde du 2 septembre. Et une photo qui me saute aux yeux:
Je cours acheter ce bouquin…
J’y trouve des lieux. Des lieux de tournage du film de Truffaut, Jules et Jim. Un texte magnifique pour ceux qui connaissent un peu le Paris des années 60 et qui en ont de la nostalgie… Mais toujours pas d’indication sur cette passerelle qui me hante…
J’ai écrit une nouvelle (https://www.cailloutendre.fr/2008/01/la-passerelle/) sur ce lieu. J’ai cherché depuis trois ans cette passerelle dans tous les livres que j’ai pu lire sur Jules et Jim ou sur François Truffaut. J’y ai trouvé le moulin, la maison, le quai, le chalet en Alsace, bref tous les lieux de ce film mythique… Mais pas la passerelle où Jeanne Moreau, déguisée en garçon, court devant les garçons et éclate de rire.
Et pourtant je suis sûr que je la connais cette passerelle ! Cela remonte au temps où j’habitais Vitry avec Maria, Claudie et Jean-Mi. En 1973. Je travaillais alors rue de Toul, dans le douzième et je passais par cet endroit, en vélo, pour traverser les voies de la gare de Lyon.
J’étais tellement certain que c’était sur ce chemin que j’y suis retourné, en janvier 2008. J’ai cherché, du côté de Charenton. La passerelle de Valmy. Toujours aussi longue, mais rénovée à un tel point que je ne la reconnaissais pas. Les passants rencontrés, à qui je demandais s’ils se souvenaient d’une ancienne passerelle, fermée, avec des grilles plus hautes, m’avouaient ne pas avoir connu d’autre passerelle que celle-ci mais depuis combien de temps habitaient-ils ce quartier ?
…
Alors je suis reparti en chasse et j’ai fini par trouver! Une vieille photo… Sur internet…
… tout en haut d’une page d’un bulletin de la ville de Charenton-le-Pont.
Quelques coups de téléphone plus tard et je suis renseigné par une dame charmante qui s’occupe du Service des Archives de la ville. Elle me confirme que c’est bien la passerelle de Jules et Jim. Elle me raconte d’ailleurs que c’est aussi à cet endroit que Melville a tourné une scène du Samouraï avec Alain Delon.
Voilà, pendant qu’une grande partie de la France est dans la rue pour réclamer l’abandon de ce projet inique sur les retraites, pendant que le comité de quartier de St.Michel, à Toulouse, continue à réclamer le classement de sa prison en “Monument Historique”, moi je trouve enfin la solution d’une quête un peu absurde…
J’ai renoué les liens entre Vitry, Jules et Jim, mon parcours en bicyclette, Catherine, (cette femme libre qui ne choisit pas entre ces deux hommes) et mes trous de mémoire: “j’ai la mémoire qui flanche, j’me souviens plus très bien”.
D’ailleurs, par dessus les voies ferrées, le soleil perçait les nuages. Il me faisait signe. M’indiquant que c’était bien là et moi, comme un imbécile, je ne le voyais pas!
Caillou, 24 septembre 2010
c’est important les lieux, la mémoire des lieux, pas celle qu’on garde d’eux, celle qu’eux gardent de ce qui s’est vécu en eux.
à bientôt,
Claire
Merci d’avoir retrouvé cette passerelle 🙂
Merci de trouver la plus importante passerelle du cinéma. J’ai trouvé une photo qui, je pense, est encore plus recente: http://farm7.staticflickr.com/6225/6315778648_5e7350b4f8_z.jpg
um abraço do brasil!
Carlos
Melville a utilisé les 2 passerelles celle d’Orléans-ceinture pour le début de la scène où Delon se fait tirer dessus et celle de Valmy à la fin où il court pour rattraper son agresseur, dans le film Le Samouraï.