Pressé comme un citron contre la vis en verre
Pressé comme un lavement, comme un poisson ouvert
Pressé comme l’usager des transports en commun
Pressé comme un enfant qui ne comprend plus rien
Tu te sens ce matin la bouche pleine d’aphtes
Et couvert d’eczéma de peur que l’on te cafte
Car t’as pris un peu d’temps juste entre deux appels
Juste le temps d’un regard vers le ciel qui t’appelle
Mais la boite est vendue à quelques fonds d’pensions
Elle est maintenant gérée par les Américains
L’Europe l’a voulue, on vole les citoyens
La mise en concurrence est un leurre pour les cons.
Pressé par des délais devenus autoritaires
Pressé par les contrôles des chefs qui s’exaspèrent
Pressé par l’écouteur vissé dans les oreilles
Le micro sur les lèvres, tu cries dans l’appareil
L’écran devant tes yeux montre le temps qui fuit
Tu dois finir ta phrase dans 2 secondes et demie
Mais ce connard te coupe. Le v’la qui t’injurie
Et tu le prends pour toi. C’est toi qui le pourris
Mais la boite est vendue à quelques fonds d’pensions
Elle est maintenant gérée par les Américains
L’Europe l’a voulue, on vole les citoyens
La mise en concurrence est un leurre pour les cons!
Pressé d’en terminer tu refais un effort
Le bruit du téléphone traverse tout ton corps
Et tu l’entends crier dans une chambre vide
Pourras-tu dire pas cœur ce discours si limpide ?
La fenêtre est ouverte dehors il fait si beau
Encore une fois rentrer dans le petit studio
Où personne ne t’attend, où personne ne t’aime
Puis revenir demain s’accrocher à la chaîne
Mais la boite est vendue à quelques fonds d’pensions
Elle est maintenant gérée par les Américains
L’Europe l’a voulue, on vole les citoyens
La mise en concurrence est un leurre pour les cons!
Et c’est encore une fois un client qui raccroche
Le cadre est là debout et les poings dans les poches
On t’as bien dit “sourire”! Tu est bouché ou quoi ?
On fait pas l’objectif et c’est à cause de toi !
Tu avais un métier du temps des télécoms
Tu n’est plus qu’un emploi que l’on peut mépriser
Ton savoir est parti dans les boîtes privés
Et toi tu te sens bête, juste avant qu’on te gomme
Mais la boite est vendue à quelques fonds d’pensions
Elle est maintenant gérée par les Américains
L’Europe l’a voulue, on vole les citoyens
La mise en concurrence est un leurre pour les cons!
Non ce n’est plus possible, y’a plus de solution
Tu t’approches du vide, c’est au cinquième étage
tu te jettes et tu meurs ! Mais tu sors de la cage
Et pour les grands patrons il n’y a pas de sanction
Le temps se rétrécit et ton sang est très rouge
L’argent devient le maître absolu de nos vies
L’entreprise qui t’étrangle et t’arrache ta vie
Disparaîtra bientôt ! C’est le monde qui bouge
Mais la boite est vendue à quelques fonds d’pensions
Elle est maintenant gérée par les Américains
L’Europe l’a voulue, on vole les citoyens
La mise en concurrence est un leurre pour les cons!
Caillou, 17 décembre 2009
Mais quelle solution?
c’était une de mes terreurs qd je cherchais du travail: devoir vendre des hamburger ou faire de la pub par telephone; ça m’empêchait de dormir.
Mais comment faire de l’autre bout du fil?
Je les rembarre, avec mauvaise conscience, parce que j’aime pas qu”on me “sonne” pour des conneries, et parce qu’ils me rappellent ma trouille de devoir un jour faire comme eux.
Mais quoi faire d’autre?
Leur dire “non, merci, désolée (ne pas dire le mot oui des fois qu’il fassent des copié collé de bande son), je n’achète rien chez SFR (ou ailleurs) parce que cette entreprise bafoue les droits syndicaux (voir politis n 1079 p 6).
Si qq un sait quoi faire pour faire cesser ce fléau, pour eux et pour nous…
claire