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Pierre à Yves :
« Je voudrais avoir une bagnole pour avoir une femme dedans. Je conduirais. Elle regarderait la route, mais je conduirais, et elle serait heureuse. Seul, je ne veux pas de bagnole. Seul, je veux marcher. Avec elle je ne pourrais pas marcher longtemps. Il me faudrait une voiture pour quand je la rencontrerai. Elle. »
Yves à Pierre :
« Ce que tu es con quand tu parles librement ! Mais ce que tu dis est vrai. »
Pierre rit:
« Comment peut-on vivre sans femme ? Seul on se dessèche. J’ai envie d’une femme pour qu’elle m’aime, me caresse et pour que j’ai quelqu’un qui ait besoin de moi, quelqu’un à rendre heureux, quelqu’un que je caresse et que j’aime. J’ai besoin d’elle. Je ne la connais pas encore, mais qui que ce soit, cette femme me rendra heureux parce qu’elle sera là ! »
Puis il se tait, regarde longuement Yves et brusquement sombre, dit :
« Comment peut-on tromper une femme que l’on aime ? Est ce que c’est tellement important que ça de baiser ? »
Yves :
« J’ai trompé Agnès, quelquefois, il y a quelques temps. J’ai beaucoup de mal à me rappeler le nom de la jeune femme de Caen que j’ai rencontrée il y 6 mois… Pour moi tromper n’avait aucune importance. Je ne le disais pas à Agnès, pensant qu’elle ne pourrait pas comprendre… jusqu’au jour où elle m’a quitté. Il y a quelques jours j’ai dormi chez elle alors qu’il était là dans la chambre à côté, avec elle. Maintenant, j’ai au moins compris une chose c’est que si la personne que l’on aime couche avec une autre, on ne peut pas le comprendre, on ne peut pas l’admettre, on ne peut pas réaliser un fait apparemment impossible, même si, pour l’autre, cela n’a pas d’importance. »
À suivre…
Caillou 1967